Le milliardaire et philanthrope américain de 92 ans confie la présidence de son réseau de fondations à Alexander. L’héritier entend continuer à financer les politiques de gauche.

 

Il ne faut jamais dire jamais. Alors que George Soros n’envisageait pas, par le passé, de voir l’un de ses cinq enfants reprendre le flambeau, il en a finalement décidé autrement. En décembre dernier, le conseil d’administration de son réseau de fondations Open Society Foundations (OSF) a élu en toute discrétion Alexander Soros à sa présidence, son père estimant que celui-ci l’avait "bien mérité". Interrogé par le Wall Street Journal, l’héritier a déclaré qu’il continuerait à soutenir financièrement les politiques de gauche. De quoi faire barrage, à son échelle, à des personnalités telles que Donald Trump.

25 milliards de dollars  

Pour mémoire, George Soros est l’un des pionniers de l’industrie des hedge funds (fonds spéculatifs). Il a notamment été rendu célèbre en pariant sur la dévaluation de la livre sterling en 1992, ce qui lui a permis de réaliser un bénéfice de plus d’un milliard de dollars en moins de 24 heures. Docteur en Histoire, son fils, Alex Soros siège au comité d’investissement du Soros Fund Management (SFM). La majorité des 25 milliards de dollars d’actifs sous gestion de SFM appartiennent à OSF, précise le Financial Times qui ajoute que l’OSF a perçu 18 milliards de dollars de la part de George Soros en 2018 et devrait récupérer l’essentiel du reste de la fortune de l’homme de 92 ans, estimée à près de 7 milliards de dollars par Forbes.

Alex Soros se dit "plus politique" que son père

En 2021, la fondation a dépensé 1,5 milliard de dollars pour diverses causes. Elle a notamment soutenu des activistes pour documenter la guerre en Ukraine. Alex Soros, qui a expliqué dans l’interview parue dimanche dans le Wall Street Journal, être "plus politique que son père", s’inquiète d’un potentiel retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. "J’aimerais beaucoup que l’argent ne joue pas un rôle aussi important en politique, mais tant que l’autre côté le fait, nous allons devoir continuer à le faire aussi", précise-t-il. Le trentenaire souhaite soutenir des programmes comme ceux encourageant le vote des Latinos et Afro-Américains, le droit à l’avortement ou l’égalité des sexes.

Nombreux ennemis 

De quoi donner davantage de cheveux blancs aux républicains les plus extrémistes, qui goûtent peu les convictions de George Soros. Le milliardaire juif d’origine hongroise, qui échappa de peu aux camps nazis, n’hésite pas à qualifier Donald Trump d’"apprenti dictateur". Tandis que ses détracteurs l’accusent de subventionner le grand remplacement des Américains. Il a été taxé d’avoir financé le magistrat Bragg, à l’origine de l’inculpation de l’ancien président des États-Unis. Sans compter certains pays des Balkans qui lui reprochent d’interférer dans les affaires.

Ce qui est certain, c’est que George Soros est l’un des plus gros financeurs des candidats démocrates américains. Alexander Soros – qui a publié il y a quelques jours une photo de lui sur Twitter avec la vice-présidente américaine Kamala Harris – ne semble pas vouloir s’engager de manière plus tiède que son père. La relève semble assurée. 

Olivia Vignaud

 

 

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