La Fondation Bouygues Telecom incite un maximum de citoyens et de collaborateurs à s’engager dans le secteur associatif. Sa déléguée générale, Sarah Alezrah, nous en dit plus sur le sujet.

Décideurs. La Fondation Bouygues Telecom existe depuis 2006, quelles actions mène-t-elle?

Sarah Alezrah. La plupart des entreprises qui possèdent une fondation défendent une cause particulière qui est parfois en lien direct avec leur activité : le bien manger pour un groupe agroalimentaire, la santé pour un groupe pharmaceutique… Notre engagement se veut "agnostique" puisque nous souhaitons encourager le bénévolat. Cela reste en lien avec notre raison d’être qui consiste à faire grandir les relations humaines. Précisons que, si notre fondation existe depuis 2006, notre nouvelle orientation date de 2021.

De quels moyens disposez-vous ?

D’un budget de 1,2 million d’euros chaque année. Les actions menées envers les personnes morales que nous aidons se font sur généralement sur trois ans car nous désirons agir sur la durée. Un commissaire aux comptes contrôle la bonne gestion et nous mesurons l’impact concret de notre accompagnement en utilisant des KPI comme le nombre de bénévoles recrutés sur le long terme par exemple.

Quelles actions menez-vous ?

La Fondation soutient une quarantaine d’associations chaque année. Depuis 2021, nous soutenons l’association Benenova qui met en relation des personnes qui désirent s’engager et des associations. Sept primo-bénévoles sur dix poursuivent leur engagement. Nous encourageons toutes les formes d’engagement, y compris chez les plus jeunes, d’où notre soutien à l’association Aïda. Nous nous intéressons également au bénévolat inclusif qui consiste à recruter parmi des demandeurs d’asile ou des personnes en situation de handicap qui ont souvent beaucoup de temps et de compétences à partager. Enfin, la Fondation Bouygues Telecom a créé Incub’Asso, incubateur d’associations destiné aux jeunes structures innovantes de l’engagement et de la mobilisation, pour leur permettre de se développer. Les associations sont suivies sur trois ans et nous les accompagnons sur le plan juridique, RH, technique ou sur la mesure d’impact.

"De nombreuses initiatives sont mises en place en interne pour favoriser le bénévolat"

Les salariés du groupe sont-ils associés à la Fondation ?

Oui, c’est indispensable. De nombreuses initiatives sont mises en place en interne pour favoriser le bénévolat, le volontariat ou encore le mécénat de compétences. Depuis 2006, les salariés du groupe peuvent prendre quatre demi-journées par an pour se mettre au service d’une association de leur choix mais aussi d’une structure que nous accompagnons. Au total, 15 % des collaborateurs ont effectué au moins une mission pour des associations avec lesquelles la Fondation travaille.

Quelle bonne pratique vous semble indispensable pour la réussite d’une Fondation ?

Toute fondation doit réussir un exercice d’équilibriste qui consiste à "raconter une histoire" cohérente avec le groupe qu’elle représente sans devenir le "bras armé du cœur de métier". Ce qui suppose de ne pas utiliser la fondation à des fins publicitaires. Pour éviter cela, nous sommes rattachés à la direction RSE et engagement, et non à la communication et au marketing.

Propos recueillis par Lucas Jakubowicz

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