Ce mardi, l'ancien patron de la régie publicitaire du groupe a pris la suite de l'emblématique président. Le parcours international et la connaissance de la maison seront des atouts de taille pour ce basque d'origine prêt à relever les défis à venir.

Pour prendre la suite de Nicolas de Tavernost à la tête de M6, le conseil de surveillance du groupe a misé sur une personnalité d’un genre différent. Il faut dire que succéder à l’emblématique patron de la chaîne, qui y officiait depuis son lancement en 1987, n’est pas chose aisée. Alors, autant choisir un parcours distinct plutôt que de tenter de reproduire la même chose, probablement en moins bien. Jusque-là patron de la régie publicitaire, David Larramendy, exerce depuis mardi en tant que président du directoire du groupe qui comprend la chaîne numéro 6 mais également RTL, RTL 2, Fun Radio, W9, Teva, Paris Première ou encore Gulli.

Adoubé par son prédécesseur

Diplômé de Supélec, David Larramendy commence sa carrière chez Ernst & Young. En 2000, au moment de sa création, il rejoint le site web marchand Mistergooddeal, qui sera racheté cinq ans plus tard par M6. Désormais titulaire d’un MBA de la Wharton School de l’Université de Pennsylvanie, il gagne Londres pour intégrer Goldman Sachs où il devient banquier d’affaires, spécialisé dans les télécoms et les médias. En 2008, juste avant la crise, il revient à Paris et intègre le Groupe M6 où il prend la direction du commerce du pôle Ventadis (téléachat, Monalbumphoto…) avant d’être promu au poste de directeur général en 2010. Quatre années passent et David Larramendy est appelé à diriger la publicité au sein de M6 ainsi que M6 Interactions. En 2015, il devient également membre du directoire du groupe.

À tout juste 50 ans, l’homme connaît bien la maison pour y avoir gravi les échelons. Son expérience dans les activités commerciales – qui sont au cœur du réacteur – ainsi que son profil international et son entregent ont convaincu le conseil de surveillance de lui laisser la main. Le dirigeant semble également être adoubé par son prédécesseur. Il est "un professionnel talentueux avec une forte expérience dans le management et d’excellents résultats à la régie publicitaire", commentait dans un entretien au Figaro Nicolas de Tavernost, qui n’envisage pas la retraite pour autant.

Challenges à venir

David Larramendy va devoir mettre en musique certains chantiers déjà annoncés par le dirigeant historique. C’est le cas notamment de M6 +, plateforme de streaming dont la création a été dévoilée en mars et qui sera déployée en mai afin de remplacer 6play. Objectif : doubler la consommation de programmes en ligne et tripler les revenus issus du streaming d’ici à 2028. Cette nouveauté fait partie de la stratégie de M6 pour faire face à la concurrence des plateformes comme Netflix et Amazon Prime ainsi que des réseaux sociaux qui détournent les jeunes de la télévision traditionnelle.

Si les audiences sont en perte de vitesse, le groupe affiche toutefois l’une des plus fortes rentabilités du secteur. Au premier trimestre 2024, le groupe M6 réalisait un chiffre d'affaires consolidé de 322,3 millions d'euros, en hausse de 4,3 % à périmètre constant, notamment dopé par la reprise du marché publicitaire TV (+2 % à 252 millions). Malgré ses nombreux succès, Nicolas de Tavernost n’avait pas réussi à mener à bien l’un de ses grands projets : la fusion entre TF1 et M6 afin d’en faire un grand groupe français privé. L’opération a été abandonnée en 2022. Des plans de cessions ou de rapprochements seront-ils à l’ordre du jour pour David Larramendy ? Suite au prochain épisode…

Olivia Vignaud

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