« Le manque de visibilité rend difficile l’alignement entre offre et demande »
Entretien avec Christian Merle,
associé gérant de Mandel Partners
Décideurs : Après seulement une année d’existence, Mandel Partners fait beaucoup parler de lui, notamment sur le deal CTR-Leyton. Comment expliquez-vous ce succès ?
Christian Merle : Mandel Partners est une boutique de M&A proche du groupe Espírito Santo, qui détient 45 % du capital le reste étant réparti entre le management et des personnes physiques. Cela nous permet d’avoir une structure actionnariale équilibrée tout en gardant notre indépendance. Nous profitons également des trois piliers du groupe (approche familiale, dimension entrepreneuriale et taille internationale) pour avoir une approche résolument tournée vers nos clients que nous sommes capables de suivre au-delà de nos frontières (péninsule ibérique, Brésil, Italie notamment).
En effet, grâce à ce support nous pouvons établir des relations fortes et durables avec eux. Nous intervenons sur des opérations mid cap. Le chiffre d’affaires de l’entreprise cible se situe entre 50 et 250 millions d’euros. Avec la crise, nous sommes actuellement sur la partie basse. Ce positionnement nous a permis d’atteindre l’équilibre économique dès la première année.
Décideurs : Le marché M&A a-t-il les moyens de repartir dès 2010 ?
C. M. : Il est difficile d’avoir une idée précise. Néanmoins, une chose est sure, les grandes opérations ne sont pas prêtes de revoir le jour avant au minimum deux années. Il y a deux raisons à cela. La première est que les banques ont encore du mal à financer certaines opérations. La deuxième est qu’il est de plus en plus difficile de trouver un accord entre acheteur et vendeur.
Pour les bons dossiers, les prix ne baissent pas. Tout le monde veut y participer. Il y a donc une concurrence très marquée. En revanche, pour les opérations plus délicates. Il devient difficile de tomber d’accord sur un prix. Le manque de visibilité lié à la crise économique fait que l’offre et la demande ont du mal à s’ajuster, même si l’on commence à entrevoir des signes de reprise.
Décideurs : La bourse peut-elle être une solution efficace pour l’augmentation de capital ?
C. M. : Oui mais il faut faire attention. Faire appel à la bourse est aussi plus risqué. Surtout lorsque les bourses sont marquées par une volatilité forte. Aujourd’hui, la tendance semble être à la hausse. Mais pour combien de temps ?
Qui dit plus risqué dit aussi plus rentable. C’est aussi pour cette raison que l’IPO (Initial public offering) revient. Récemment de nombreux IPO ont été annoncés. Très souvent, cela permet à un actionnaire de sortir de la société ou de trouver des fonds pour lancer une acquisition.