L’agroforesterie, la solution durable de Nestlé pour recréer du lien.
Pourquoi planter des arbres peut sauver un business ?
Plats surgelés au bœuf contenant du cheval, pollutions des eaux minérales… Les entreprises perdent le contrôle de leurs chaînes de production. Pour pérenniser leurs activités, les multinationales doivent se rapprocher de leurs filières en amont. Tout l’enjeu est de garantir un approvisionnement durable en matières premières de qualité et de préserver la biodiversité.
Pour répondre à ces problématiques, planter des arbres autour des parcelles cultivées pourrait être une solution. Utilisée depuis des siècles par le peuple Maya, l’agroforesterie protège les cultures, agit contre la dégradation des sols et l’appauvrissement des écosystèmes. Antargaz, Danone ou encore Nestlé s’y sont déjà essayés.
Depuis 2013, plus de 180 000 arbres ont été plantés par les fournisseurs du groupe suisse en France, aux Philippines, en Thaïlande, au Guatemala et en Colombie en partenariat avec Pur Projet. Fondé par Tristan Lecomte en 2008, ce collectif accompagne les entreprises dans l'intégration de la problématique du climat à travers des programmes d’insetting. Nespresso a annoncé l’objectif de faire pousser dix millions d’arbres d’ici à 2020.
Mais planter des arbres prend du temps. Les projets des marques Vittel, Mousline, Nescafé et Nespresso en sont encore au stade pilote. Le principal frein : convaincre chaque agriculteur de la rentabilité de l’agroforesterie. « Parmi les cent cinquante fournisseurs en pommes de terre de l’usine de production de purée Mousline, seuls trois ont accepté de planter des haies coupe vent autour des parcelles pour agir contre l’érosion des sols », explique Jean-Manuel Bluet, directeur général développement durable de Nestlé France, lors d’une conférence exceptionnelle qui s’est tenue le 31 octobre dernier autour de l’agroforesterie. Trois questions à José Lopez, vice-président exécutif du groupe en charge des opérations.
Décideurs. Quel a été le catalyseur pour engager vos projets en agroforesterie ?
José Lopez. Nestlé est confronté à l’insuffisance de matières premières : l’entreprise exploite 2,5 fois la surface de la Suisse pour garantir son approvisionnement. Par exemple, nous achetons 10 % du café produit dans le monde, mais seulement 2 % remplissent les exigences de qualité de Nespresso. Tout en protégeant les cultures, en revitalisant les sols et en préservant la biodiversité, l’agroforesterie garantit la qualité de nos produits.
Décideurs. Avez-vous mesuré les effets de l’agroforesterie ?
J. L. Selon nos calculs, investir 6 000 dollars dans la plantation d’arbres sur un hectare au Guatemala, assure un bénéfice de 14 000 dollars par an.
Décideurs. L’agroforesterie joue-t-elle aussi un rôle social ?
J. L. Tout à fait. Cela nous a permis de nous rapprocher de nos fournisseurs. Les 250 agronomes de Nespresso travaillent avec les agriculteurs pour leur fournir toute l’assistance technique nécessaire. Nous achetons nos grains de café aux producteurs guatémaltèques et colombiens à un prix supérieur de 40 % à celui du marché. Une relation de confiance s’est établie avec les fermiers. Nos équipes les connaissent tous par leur nom !
Juliette Boulay
Pour répondre à ces problématiques, planter des arbres autour des parcelles cultivées pourrait être une solution. Utilisée depuis des siècles par le peuple Maya, l’agroforesterie protège les cultures, agit contre la dégradation des sols et l’appauvrissement des écosystèmes. Antargaz, Danone ou encore Nestlé s’y sont déjà essayés.
Depuis 2013, plus de 180 000 arbres ont été plantés par les fournisseurs du groupe suisse en France, aux Philippines, en Thaïlande, au Guatemala et en Colombie en partenariat avec Pur Projet. Fondé par Tristan Lecomte en 2008, ce collectif accompagne les entreprises dans l'intégration de la problématique du climat à travers des programmes d’insetting. Nespresso a annoncé l’objectif de faire pousser dix millions d’arbres d’ici à 2020.
Mais planter des arbres prend du temps. Les projets des marques Vittel, Mousline, Nescafé et Nespresso en sont encore au stade pilote. Le principal frein : convaincre chaque agriculteur de la rentabilité de l’agroforesterie. « Parmi les cent cinquante fournisseurs en pommes de terre de l’usine de production de purée Mousline, seuls trois ont accepté de planter des haies coupe vent autour des parcelles pour agir contre l’érosion des sols », explique Jean-Manuel Bluet, directeur général développement durable de Nestlé France, lors d’une conférence exceptionnelle qui s’est tenue le 31 octobre dernier autour de l’agroforesterie. Trois questions à José Lopez, vice-président exécutif du groupe en charge des opérations.
Décideurs. Quel a été le catalyseur pour engager vos projets en agroforesterie ?
José Lopez. Nestlé est confronté à l’insuffisance de matières premières : l’entreprise exploite 2,5 fois la surface de la Suisse pour garantir son approvisionnement. Par exemple, nous achetons 10 % du café produit dans le monde, mais seulement 2 % remplissent les exigences de qualité de Nespresso. Tout en protégeant les cultures, en revitalisant les sols et en préservant la biodiversité, l’agroforesterie garantit la qualité de nos produits.
Décideurs. Avez-vous mesuré les effets de l’agroforesterie ?
J. L. Selon nos calculs, investir 6 000 dollars dans la plantation d’arbres sur un hectare au Guatemala, assure un bénéfice de 14 000 dollars par an.
Décideurs. L’agroforesterie joue-t-elle aussi un rôle social ?
J. L. Tout à fait. Cela nous a permis de nous rapprocher de nos fournisseurs. Les 250 agronomes de Nespresso travaillent avec les agriculteurs pour leur fournir toute l’assistance technique nécessaire. Nous achetons nos grains de café aux producteurs guatémaltèques et colombiens à un prix supérieur de 40 % à celui du marché. Une relation de confiance s’est établie avec les fermiers. Nos équipes les connaissent tous par leur nom !
Juliette Boulay