« Attention aux coûts cachés de la logistique »
Entretien avec Karim Elouattassi, directeur des opérations, Viapost
Décideurs. Quelle est l’offre du Groupe La Poste proposée aux e-commerçants et quelle est la place de Viapost?
Karim Elouattassi. Le Groupe La Poste est un groupe multi-métiers, présent sur l’ensemble de la chaîne de valeur du e-commerce au travers de ses différents métiers : le courrier, le colis et l’express (ColiPoste-GeoPost-Chronopost), la Banque Postale et le réseau des bureaux de poste.
Au courrier, Médiapost Communication aide le commerçant à dynamiser ses ventes. Sa filiale mix-commerce propose, en outre, au e-commerçant, une plateforme et un accompagnement global. Viapost est l’opérateur logistique du Groupe Courrier. En réponse aux attentes de nos clients, nous avons développé des solutions de e-commerce et intégré depuis 2012, Orium et Morin Logistic, entreprises de référence du marché.
Nous souhaitions disposer rapidement de compétences complémentaires. Morin Logistic est, par exemple, propriétaire d’une UPL (unité de production logistique) ultramoderne et automatisée. Orium a investi dans des innovations comme le « pick to light » qui permet aux opérateurs de sélectionner les produits avec une grande efficacité. Au sein du Groupe La Poste, Viapost a donc assemblé un réseau de proximité, un réseau international et d’importants sites industriels, opérationnels pour le BtoB, le BtoC et le BtoRetail.
Décideurs. Des géants du e-commerce développent aussi leur offre logistique. Faut-il maîtriser toute la chaine de valeur pour être compétitif sur ce marché ?
K. E. Il faut en effet être présent sur tous les maillons de la chaîne en raison de la convergence des canaux de distribution et de la dimension cross canal de la consommation. Nous accompagnons les acteurs du e-commerce et du commerce traditionnel dans le développement de ces stratégies cross canal. Nous livrons en boutique, en entreprise ou directement chez le consommateur. En outre, nous sommes un acteur neutre : Viapost n’est pas commerçant, et se propose uniquement d’accompagner les acteurs dans leur développement logistique et commercial.
Décideurs. Quelle est votre prestation-type, et comment déterminez-vous son prix ?
K. E. Pour notre activité principale qui est de préparer les commandes des acteurs du e-commerce, l’offre est très variable. Nos clients sont différents, leurs besoins le sont aussi. Par exemple, un des éléments essentiels à prendre en compte est le panier moyen et le nombre d’articles moyen par commande. Le budget final est déterminé une fois que sont remplies toutes les lignes d’une grille tarifaire référençant le poids, la taille, les éléments de sécurité, etc. C’est un très bon système pour le client, car il lui permet de bien réfléchir à son coût logistique final.
Décideurs. Quelles sont les priorités pour le commerce traditionnel ?
K. E. Les commerçants traditionnels viennent nous voir car il leur est devenu essentiel d’être présents en ligne. Très rapidement, le commerçant en croissance se rend compte que la logistique est un métier en soi. Elle doit être confiée à un prestataire, avant de devenir une difficulté pour l’entreprise. À ce moment-là, la direction doit être attentive à bien prendre en compte les coûts cachés, telles que les ressources humaines ou immobilières affectées à cette fonction.
L’entreprise se trouve souvent face à des effets de seuil. Je pense à l’un de nos clients qui a déménagé ses stocks deux fois en trois ans. C’est une situation catastrophique, à la fois en termes de coûts directs et de qualité: la croissance potentielle du commerce doit impérativement être prise en compte dans le choix d’une stratégie logistique. Viapost a une grande expérience de ces problématiques : un entrepôt est toujours trop grand ou trop petit à un moment donné, nous absorbons les effets de saisonnalité et les pics de consommation pour nos clients.
Décideurs. Quels sont les leviers d’une logistique performante ?
K. E. Nos priorités absolues sont la fiabilité et la qualité de la prestation. Une commande imparfaitement exécutée aura des effets désastreux en termes de coûts mais surtout en termes d’image. Une fois la qualité assurée, le second objectif est évidemment la vitesse d’exécution. La norme pour la préparation d’une commande et la fabrication d’un colis est le jour même.
La robustesse et la pérennité sont également essentielles. Lorsqu’un commerçant confie son stock et ses commandes à un prestataire, la relation est créée sur le long terme : l’opérateur doit donc offrir un grand niveau de stabilité. Une grande partie du succès de la relation réside dans le travail préparatoire, notamment l’initialisation des systèmes informatiques. Viapost a l’avantage d’avoir des solutions de pointe en informatique, pour lesquelles nous innovons en permanence. En réponse à l’omnicommerce, nous travaillons sur notre concept d’omnilogistique, qui démarre dès la naissance du flux logique. Notre défi de R&D sur ce point est passionnant : avec toutes les clés logistiques en main, comment brancher l’article désiré avec la solution la plus intelligente qui soit ?
Décideurs. Des opérateurs internationaux investissent le marché français. Pouvez-vous être compétitif à l’international ?
K. E. La logistique du e-commerce est une logistique fine. Plus que de capter une clientèle internationale, nous avons fait le choix d’accompagner au mieux nos clients sur les marchés internationaux. C’est toute notre force, et notre premier souci. L’enjeu est donc de nous assurer que nos solutions internationales soient cohérentes et « raccord » avec ce que nous proposons en France pour que l’opération soit la plus fluide possible.
Par ailleurs, même si beaucoup de nos clients injectent directement leurs colis à l’étranger via Colissimo ou par transporteur, une présence physique reste intéressante. Nous nous concentrons sur le marché paneuropéen, en développant nos filiales à l’étranger, ou en créant des partenariats. Sur un plan plus large enfin, à l’international, Le Groupe La Poste a monté une joint-venture avec Swiss Post, Asendia, un des deux leaders mondiaux du courrier transfrontière, ce qui accroit notre présence et notre réseau international.
Karim Elouattassi. Le Groupe La Poste est un groupe multi-métiers, présent sur l’ensemble de la chaîne de valeur du e-commerce au travers de ses différents métiers : le courrier, le colis et l’express (ColiPoste-GeoPost-Chronopost), la Banque Postale et le réseau des bureaux de poste.
Au courrier, Médiapost Communication aide le commerçant à dynamiser ses ventes. Sa filiale mix-commerce propose, en outre, au e-commerçant, une plateforme et un accompagnement global. Viapost est l’opérateur logistique du Groupe Courrier. En réponse aux attentes de nos clients, nous avons développé des solutions de e-commerce et intégré depuis 2012, Orium et Morin Logistic, entreprises de référence du marché.
Nous souhaitions disposer rapidement de compétences complémentaires. Morin Logistic est, par exemple, propriétaire d’une UPL (unité de production logistique) ultramoderne et automatisée. Orium a investi dans des innovations comme le « pick to light » qui permet aux opérateurs de sélectionner les produits avec une grande efficacité. Au sein du Groupe La Poste, Viapost a donc assemblé un réseau de proximité, un réseau international et d’importants sites industriels, opérationnels pour le BtoB, le BtoC et le BtoRetail.
Décideurs. Des géants du e-commerce développent aussi leur offre logistique. Faut-il maîtriser toute la chaine de valeur pour être compétitif sur ce marché ?
K. E. Il faut en effet être présent sur tous les maillons de la chaîne en raison de la convergence des canaux de distribution et de la dimension cross canal de la consommation. Nous accompagnons les acteurs du e-commerce et du commerce traditionnel dans le développement de ces stratégies cross canal. Nous livrons en boutique, en entreprise ou directement chez le consommateur. En outre, nous sommes un acteur neutre : Viapost n’est pas commerçant, et se propose uniquement d’accompagner les acteurs dans leur développement logistique et commercial.
Décideurs. Quelle est votre prestation-type, et comment déterminez-vous son prix ?
K. E. Pour notre activité principale qui est de préparer les commandes des acteurs du e-commerce, l’offre est très variable. Nos clients sont différents, leurs besoins le sont aussi. Par exemple, un des éléments essentiels à prendre en compte est le panier moyen et le nombre d’articles moyen par commande. Le budget final est déterminé une fois que sont remplies toutes les lignes d’une grille tarifaire référençant le poids, la taille, les éléments de sécurité, etc. C’est un très bon système pour le client, car il lui permet de bien réfléchir à son coût logistique final.
Décideurs. Quelles sont les priorités pour le commerce traditionnel ?
K. E. Les commerçants traditionnels viennent nous voir car il leur est devenu essentiel d’être présents en ligne. Très rapidement, le commerçant en croissance se rend compte que la logistique est un métier en soi. Elle doit être confiée à un prestataire, avant de devenir une difficulté pour l’entreprise. À ce moment-là, la direction doit être attentive à bien prendre en compte les coûts cachés, telles que les ressources humaines ou immobilières affectées à cette fonction.
L’entreprise se trouve souvent face à des effets de seuil. Je pense à l’un de nos clients qui a déménagé ses stocks deux fois en trois ans. C’est une situation catastrophique, à la fois en termes de coûts directs et de qualité: la croissance potentielle du commerce doit impérativement être prise en compte dans le choix d’une stratégie logistique. Viapost a une grande expérience de ces problématiques : un entrepôt est toujours trop grand ou trop petit à un moment donné, nous absorbons les effets de saisonnalité et les pics de consommation pour nos clients.
Décideurs. Quels sont les leviers d’une logistique performante ?
K. E. Nos priorités absolues sont la fiabilité et la qualité de la prestation. Une commande imparfaitement exécutée aura des effets désastreux en termes de coûts mais surtout en termes d’image. Une fois la qualité assurée, le second objectif est évidemment la vitesse d’exécution. La norme pour la préparation d’une commande et la fabrication d’un colis est le jour même.
La robustesse et la pérennité sont également essentielles. Lorsqu’un commerçant confie son stock et ses commandes à un prestataire, la relation est créée sur le long terme : l’opérateur doit donc offrir un grand niveau de stabilité. Une grande partie du succès de la relation réside dans le travail préparatoire, notamment l’initialisation des systèmes informatiques. Viapost a l’avantage d’avoir des solutions de pointe en informatique, pour lesquelles nous innovons en permanence. En réponse à l’omnicommerce, nous travaillons sur notre concept d’omnilogistique, qui démarre dès la naissance du flux logique. Notre défi de R&D sur ce point est passionnant : avec toutes les clés logistiques en main, comment brancher l’article désiré avec la solution la plus intelligente qui soit ?
Décideurs. Des opérateurs internationaux investissent le marché français. Pouvez-vous être compétitif à l’international ?
K. E. La logistique du e-commerce est une logistique fine. Plus que de capter une clientèle internationale, nous avons fait le choix d’accompagner au mieux nos clients sur les marchés internationaux. C’est toute notre force, et notre premier souci. L’enjeu est donc de nous assurer que nos solutions internationales soient cohérentes et « raccord » avec ce que nous proposons en France pour que l’opération soit la plus fluide possible.
Par ailleurs, même si beaucoup de nos clients injectent directement leurs colis à l’étranger via Colissimo ou par transporteur, une présence physique reste intéressante. Nous nous concentrons sur le marché paneuropéen, en développant nos filiales à l’étranger, ou en créant des partenariats. Sur un plan plus large enfin, à l’international, Le Groupe La Poste a monté une joint-venture avec Swiss Post, Asendia, un des deux leaders mondiaux du courrier transfrontière, ce qui accroit notre présence et notre réseau international.