La télévision proposait de voyager depuis son salon, l’automobile pourrait bientôt proposer de voyager avec son salon. En 2050, conduire sera peut-être devenu la dernière chose à faire dans une voiture.
Bien chez soi, partout
«?La voiture est en train de devenir un lieu de vie mobile?», selon Dieter Zetsche, président de Daimler, présentant le nouveau concept-car de Mercedes-Benz, le F 015, à Las Vegas en janvier dernier. Un modèle futuriste dans lequel le volant a presque disparu. Avec sa self-driving car lancée en 2010, Google avait déjà jeté un pavé dans la mare. Le message était clair : l’industrie automobile ne pouvait plus rester à l’écart de la révolution digitale ! Les constructeurs bardent donc désormais leurs véhicules de capteurs pour seconder le pilote d’abord, pour le remplacer ensuite. À quoi mènera donc cette révolution dans une trentaine d’années ?
Attachez vos ceintures
Pas de poignée, pas de rétroviseur, nulle fente dessinant les contours d’une porte, aucune aspérité ne trouble la courbe aérodynamique de la voiture de 2050. Le passant devine sous les reflets brillants le pare-brise, qui n’est plus là que pour faire rentrer la lumière et laisser aux passagers le plaisir d’admirer ponctuellement le paysage. Anticiper les dangers, ce piéton, cet animal égaré, ce véhicule sous la pluie battante… ce sont les caméras, les lasers et les capteurs équipant la voiture qui s’en chargent maintenant. Nul besoin de regarder attentivement quand on ne conduit plus. «?L’évolution technologique est faite de ruptures, il se pourrait bien qu’en 2050 le cœur d’un trajet ne soit plus la conduite?», anticipe Guillaume Devauchelle, directeur de l’innovation chez Valeo.
Reléguée au second plan, la conduite laisse place à d’autres occupations. Confortablement installé dans son fauteuil rotatif, l’ex-conducteur agite ses doigts sur l’écran de bord qui délimite l’habitacle. Une large surface, synchronisée avec son ordinateur et son smartphone, où il peut lire ses e-mails, feuilleter la presse ou afficher des explications sur les monuments qu’il croise sur sa route. Les capteurs de l’accoudoir réalisent son examen de santé quotidien et lui prodiguent les conseils diététiques ou médicaux. À l’arrivée, la voiture se charge de renouveler l’air avant d’aller chercher seule les courses commandées en ligne pendant le trajet. Au moment de la rappeler, son propriétaire y trouve directement une boisson fraîche ou un en-cas.
80 % de la valeur ajoutée d’une voiture se trouve dans l’équipement.
Avec la transformation de son usage, c’est la manière d’envisager et de construire la voiture qui a été complètement bouleversée. La standardisation ne concerne plus que les aspects techniques et secondaires aux yeux du passager. Toutes les parties visibles de son véhicule sont modulables à loisir grâce à l’impression 3D et au numérique. Une table basse pour accueillir des amis ou des covoitureurs un jour, une large banquette pour sa famille recomposée le suivant. Cela dans un décor et une ambiance changeants au gré des circonstances et des désirs des passagers. En 2050, le plaisir automobile n’est plus tellement dans la vitesse ou la puissance du véhicule. Il est dans cette nouvelle manière de vivre la mobilité : être partout chez soi.
J.-H. F.
Le point de vue de John B. Rodgers Jr, CEO et fondateur de Local Motors.
Cet article fait partie du dossier "Comment vivra-t-on en 2050". Poursuivre avec l'article "Greenpolis".
Attachez vos ceintures
Pas de poignée, pas de rétroviseur, nulle fente dessinant les contours d’une porte, aucune aspérité ne trouble la courbe aérodynamique de la voiture de 2050. Le passant devine sous les reflets brillants le pare-brise, qui n’est plus là que pour faire rentrer la lumière et laisser aux passagers le plaisir d’admirer ponctuellement le paysage. Anticiper les dangers, ce piéton, cet animal égaré, ce véhicule sous la pluie battante… ce sont les caméras, les lasers et les capteurs équipant la voiture qui s’en chargent maintenant. Nul besoin de regarder attentivement quand on ne conduit plus. «?L’évolution technologique est faite de ruptures, il se pourrait bien qu’en 2050 le cœur d’un trajet ne soit plus la conduite?», anticipe Guillaume Devauchelle, directeur de l’innovation chez Valeo.
Reléguée au second plan, la conduite laisse place à d’autres occupations. Confortablement installé dans son fauteuil rotatif, l’ex-conducteur agite ses doigts sur l’écran de bord qui délimite l’habitacle. Une large surface, synchronisée avec son ordinateur et son smartphone, où il peut lire ses e-mails, feuilleter la presse ou afficher des explications sur les monuments qu’il croise sur sa route. Les capteurs de l’accoudoir réalisent son examen de santé quotidien et lui prodiguent les conseils diététiques ou médicaux. À l’arrivée, la voiture se charge de renouveler l’air avant d’aller chercher seule les courses commandées en ligne pendant le trajet. Au moment de la rappeler, son propriétaire y trouve directement une boisson fraîche ou un en-cas.
80 % de la valeur ajoutée d’une voiture se trouve dans l’équipement.
Avec la transformation de son usage, c’est la manière d’envisager et de construire la voiture qui a été complètement bouleversée. La standardisation ne concerne plus que les aspects techniques et secondaires aux yeux du passager. Toutes les parties visibles de son véhicule sont modulables à loisir grâce à l’impression 3D et au numérique. Une table basse pour accueillir des amis ou des covoitureurs un jour, une large banquette pour sa famille recomposée le suivant. Cela dans un décor et une ambiance changeants au gré des circonstances et des désirs des passagers. En 2050, le plaisir automobile n’est plus tellement dans la vitesse ou la puissance du véhicule. Il est dans cette nouvelle manière de vivre la mobilité : être partout chez soi.
J.-H. F.
Le point de vue de John B. Rodgers Jr, CEO et fondateur de Local Motors.
Cet article fait partie du dossier "Comment vivra-t-on en 2050". Poursuivre avec l'article "Greenpolis".