L’après Covid qui a fortement secoué le monde de l’entreprise continue à déséquilibrer le monde du travail. Des phénomènes tels que la grande démission ou encore le "quiet quitting" sont apparus, rebattant les cartes du marché de l’emploi et instaurant ainsi un nouveau rapport de force. En juillet 2022, une étude de BCG révélait qu’un tiers des salariés français envisageaient de quitter leur emploi. La crise qui tend à s’intensifier va-t-elle ralentir les envies d’ailleurs des salariés en 2023 ?
La grande démission s’est-elle réellement installée ?
Fin décembre, selon une nouvelle étude réalisée par BCG, les salariés étaient 37% à vouloir poursuivre cette tendance, soit 3% de plus qu’à la fin du premier semestre 2022. En dépit de la conjoncture économique, 4% d’entre eux recherchent activement un nouvel emploi. Les secteurs les plus touchés sont le commerce de détail, les secteurs des transports, de l’industrie, de la santé et de l’éducation.
Les salariés interrogés placent l’émotionnel au premier rang des causes les poussant à se tourner vers la recherche d’un nouvel emploi. En effet, la quête de sens est devenue leur raison et passe par les valeurs de l’entreprise, la reconnaissance de leur travail ou encore la qualité de la relation qu’ils entretiennent avec leur manager. "Il est urgent pour les entreprises de considérer les besoins émotionnels de leurs talents afin de les attirer et les retenir" indique Vinciane Beauchene, directrice associée au BCG.
Mais l’étude soulève un autre motif de démission lié quant à lui à la typologie de l’emploi. Assurément, les travailleurs de terrains sont plus enclins à démissionner, puisque 57% d’entre eux se disent épuisés par leur emploi. La tranche 18-24 ans de ce segment atteint même les 63%. Si le télétravail occupe le devant de la scène depuis la crise sanitaire, cette catégorie de salariés pourtant majoritaire n’est pas concernée, puisqu’ils représentent 70 à 80 % de la masse salariale des entreprises interrogées. Une observation qui met en lumière les difficultés rencontrées par ces "oubliés" de l’hybridation du travail.
Clara Elmira