Ariane Muraour (Transavia) : "Accompagner une croissance forte"
Décideurs. Nouvelle DRH de Transavia France, quels sont les chantiers auxquels vous allez vous atteler ?
Ariane Muraour. Je ne découvre pas le secteur aérien puisquej’y travaille depuis seize ans maintenant. Ce qui est nouveau pour moi en revanche c'est d'arriver dans une compagnie aérienne en développement malgré une crise qui a toujours des impacts sur nos résultats financiers. Le premier challenge consiste à accompagner cette croissance. Transavia a annoncé qu’elle souhaitait passer de 50 à 61 avions entre cet hiver et l'été prochain, alors qu'en 2019 la compagnie ne détenait 38 appareils. L’entreprise connaît une croissance assez forte, que les équipes RH doivent accompagner au mieux. Il faut donc s'atteler au recrutement, à la formation, au développement des collaborateurs, au reskilling et à la fidélisation des talents. Ce dernier point étant particulièrement difficile dans ce secteur. Transavia est une compagnie aérienne low cost avec 85 % de personnel navigant. Le deuxième grand chantier a trait à l’image de Transavia qui est très friendly, proche des gens. Elle se reflète dans le comportement des personnels navigants, qui sont d'ailleurs assez bien notés par nos clients. Maintenir cette identité est un vrai défi RH. Pour cela, des indicateurs pour le client (net promoter score) ont été mis en place et permettent d'évaluer leur engagement par rapport aux services et aux voyages. Le parallèle a été fait avec un employee promoter score qui, lui, permet d'évaluer l'engagement des collaborateurs. Le troisième gros challenge à relever concerne le futur siège social de Transavia, le bail actuel arrivant à terme fin 2022. L’occasion va être donnée de repenser notre mode de travail et de disposer d’un endroit chaleureux pour accueillir les collaborateurs sur site.
Comment avez-vous recréé le lien avec vos collaborateurs après cette longue période de chômage partiel et de télétravail ?
En 2020, au début de la pandémie en France, l'aéroport d'Orly a fermé, mettant de ce fait l’ensemble de nos équipes en situation d’activité partielle. En juillet 2021, au moment de ma prise de poste, c'était le début de la période de reprise et la fin de l'activité partielle. La dynamique de croissance en elle-même motive les équipes. S’agissant du télétravail, un accord vient d’obtenir la signature majoritaire et est entré en vigueur le 1er novembre. Il marque une évolution importante. Précédemment, deux systèmes coexistaient : un télétravail occasionnel de vingt jours par an et un contractuel avec un jour fixe par semaine. Dans le nouvel accord, seul le télétravail occasionnel est resté avec un quota de cent jours par an non fixes et dépendant de l'activité du salarié et de l'équipe à laquelle il est rattaché.
"Notre projet de croissance en lui-même fait que les équipes sont motivées"
En matière de RSE, quelles sont les actions que vous allez mener ?
La démarche de Transavia pour réduire ses émissions de CO² se fonde notamment sur l'éco-pilotage en partenariat avec une start-up française qui permet de réduire de 3% à 5% les émissions de carbone sur chaque vol. La communication est aussi fortement axée sur les efforts pour réduire notre empreinte environnementale avec des indicateurs précis. Au-delà, un groupe de collaborateurs "TO Green" a été créé pour échanger sur les bonnes pratiques en matière de RSE, et notamment d'environnement. Un point très important à souligner est aussi l’arrêt du plastique à usage unique à bord. En matière de RSE au sens plus large, Transavia soutient de nombreux projets associatifs à l'initiative des collaborateurs : Louis Carlesimo, Personn'ailes, Les hôtesses contre le cancer (Octobre rose), Les hommes de l’air (Movember) et de nombreuses autres causes solidaires. L'égalité hommes-femmes est également un sujet essentiel pour Transavia. Sur l'indice 2021, l’entreprise a eu un score de 89/100 ; et le Codir élargi comporte près de 50 % de femmes.
Propos recueillis par Anne-Laure Blouet Patin