L’actionnariat salarié relancé par le digital
Alors qu’en 2014 les salariés français (non dirigeants) détenaient 3,9 % du capital en moyenne de leur entreprise, ils n’en possédaient plus que 3,5 % en 2015 selon l’étude de Towers Watson. L’actionnariat salarié connaît donc un certain recul dans l’Hexagone bien que ce dernier reste le pays européen le plus avancé en la matière : en 2014, 44 % des salariés français étaient actionnaires contre 26 % en Europe. De fait, six groupes tricolores sur dix possèdent une équipe dédiée à l’actionnariat salarié mais seules quatre entreprises sur dix vont effectivement conduire une telle politique.
Convaincre les employés de souscrire est complexe. Le manque d’argent, le risque associé aux actions, le blocage de ces dernières pendant cinq ans et la fiscalité locale freinent la prise de participation des employés. Mais d’autres avantages sont cités par Towers Watson : le plan d’épargne d’entreprises ou encore la garantie de récupérer l’apport initial. Enfin, si trois firmes sur quatre considèrent que ces plans n'améliorent pas l’engagement des salariés, elles pensent qu’ils renforcent leur fierté d’appartenance. Pour les persuader, les groupes doivent déployer la politique de communication indispensable à la souscription. Cette communication peut avoir un coût élevé : son amplitude allant de 1 à 48 selon les entreprises interrogées par le cabinet de conseil. Le budget global consacré au plan d’actionnariat salarié varie également de 9 euros à 2 150 euros par salarié, le coût médian relevé lors de l’enquête était de 93 euros par salarié et par plan.
C’est ici que le digital entre en jeu, en offrant des moyens d’information efficaces et peu coûteux. Deux groupes sur trois sont déjà passés au numérique et proposent à leurs employés de s’informer et souscrire en ligne. Un quart des firmes ont déjà développé un site permanent sur ces questions. Ce qui fait dire à Towers Watson que « la communication est donc le facteur clé de réussite des plans d’actionnariat salarié. À cet égard, les responsables actionnariat salarié misent sur le digital pour se rapprocher des salariés actionnaires et faire baisser les coûts. D’ici deux ans, le digital aura quasiment remplacé le papier. »
S. S. S.