Jonathan Benhamou (PeopleDoc) : « La majorité des fonds levés sont orientés vers les hommes »

Décideurs. Quelle est l’offre de PeopleDoc ?

Jonathan Benhamou. Notre plate-forme permet d’externaliser l’ensemble des échanges entre le département des ressources humaines et les collaborateurs de l’entreprise. Dans un premier temps, notre solution dématérialise les dossiers salariés. Ensuite, PeopleDoc permet d’accélérer l’ensemble des processus RH, et en particulier tout ce qui est onboarding, comme la signature des contrats de travail. Troisièmement, notre offre simplifie la communication et la relation globale avec l’employé, qu’il s’agisse de demandes ponctuelles ou de sujets tenant aux mutuelles par exemple. Ici, PeopleDoc remplace le traditionnel email, trop contraignant pour les services RH. Enfin, le dernier module concerne la digitalisation de la relation documentaire entre les groupes et leurs collaborateurs (bulletins de salaire, avis d’intéressement…).

Décideurs. Comment compléter ces produits à l’avenir ?

J. B. La priorité actuelle est de personnaliser, via une nouvelle solution, la création de process et de workflow de manière ultime dans le monde des RH. Cela s’appelle People Task & Process. Ce dernier module sera intégré à notre plate-forme, qui pourra dès lors gérer n’importe quel cas particulier de process dans un département RH. L’idée est de transférer la brique Business Process Management (BPM) de l’IT vers les RH, qui sont plus à même de comprendre l’organisation métiers au sein d’une société. 

Décideurs. Quelle est l’allocation de fonds la plus coûteuse pour votre entreprise ?

J. B. Jusqu’ici, nous avons levé 55 millions de dollars. Nous concernant, c’est à mettre en relation avec notre activité, la majorité des fonds levés sont orientés les hommes. L’humain représente plus de 90 % de nos dépenses.

Décideurs. Accel Partners a beaucoup contribué à votre développement. Dans quels termes recommanderiez-vous le soutien d’un grand VC américain pour une start-up française ?

J. B. Aux États-Unis, et même ailleurs, leur nom ouvre beaucoup de portes. C’est un des fonds les plus célèbres de la planète. Ils nous ont vraiment soutenus dans le cadre de notre recrutement et pour les partenariats technologiques avec SAP et ADP notamment. Pour une SaaS, la présence d’un VC américain au capital est essentielle. Cela étant, je pense que ce capital-risqueur doit être connu et pas seulement étasunien. L’argent n’a pas d’odeur et ce qui compte, c’est la capacité du financier à s’imposer sur le marché de la cible !

Décideurs. Quelles problématiques font que les entreprises adoptent PeopleDoc ? Certaines sont-elles plus importantes que d’autres pour les RH ?

J. B. La problématique juridique/compliance est importante, notamment pour les firmes employant de nombreux intermittents pour lesquels les contrats doivent être signés en temps et en heure sous peine d’être requalifiés en CDI. Sur ce sujet, nous avons bien aidé Canal Plus. Pour autant, la problématique financière, celle de la réduction des coûts pour un groupe, est tout aussi importante. Ensuite, la question de la productivité est aussi mise en avant par nos clients, juste devant le sujet du marketing RH, visant à montrer que l’entreprise innove même en matière de RH. Pour finir, le développement durable est un élément également évoqué et défendu par les bénéficiaires de notre offre.

FS (Firmin Sylla)