Par Denis Marcadet, associé. Vendôme Associés
Finance et recrutement, recruteur et recruté…
Pouvez-vous m’aider à rebondir professionnellement ? Je fus, paraît-il un privilégié envié, je suis aujourd’hui persona non grata?». En 2009 cet ancien trader remercié n’était pas le seul à fréquenter nos bureaux et à tenir ce discours. Dans un environnement économique sans repère, le financier dit «?de marché ou de banque d’affaires?», présenté comme nanti, endossait à merveille le statut de bouc émissaire de tous les maux.
Pouvez-vous m’aider à rebondir professionnellement ? Je fus, paraît-il un privilégié envié, je suis aujourd’hui persona non grata?». En 2009 cet ancien trader remercié n’était pas le seul à fréquenter nos bureaux et à tenir ce discours. Dans un environnement économique sans repère, le financier dit «?de marché ou de banque d’affaires?», présenté comme nanti, endossait à merveille le statut de bouc émissaire de tous les maux.
Cinq ans plus tard…
Cinq ans plus tard ni lui ni nous n’avons oublié. Dans un non marché puis un marché malthusien, nos métiers respectifs ont changé, le trading s’est domestiqué et, comme sa BFI d’appartenance, il vit aujourd’hui au rythme des tempos donnés par les régulateurs et en l’attente de blancs-seings de ses dirigeants. Le recrutement en finance, versus «?chasse de têtes?», après s’être flagellé, a repensé son modèle puis, enrichi de nouvelles exigences et contraintes, s’est redynamisé, à la frontière de l’accompagnement individuel, du conseil en rémunération voire en organisation et du spécialiste «?tous métiers?». L’humilité acquise ou retrouvée pour les premiers, la prise de conscience sur le vrai sens de son métier pour les seconds, avec pour tous la capacité à entendre, la maturation d’une indispensable qualité de questionnement et l’acceptation d’une ère nouvelle. Le regard renoue avec l’horizon.
Modification profonde des comportements commerciaux
Dans cette recherche du Graal nouveau, recrutés potentiels et recruteurs déterminés dissèquent un environnement géopolitique, sociétal et financier aujourd’hui redéfini pour mieux s’y infiltrer et se l’approprier, dans un contexte de coût «?minimal?» devenu passeport numéro un. Les services financiers ont été impactés par ces années de crise comme l’a été la relation client. La modification profonde des comportements commerciaux dans un environnement et un périmètre d’action qui s’échappe du local au profit de l’international, la surinformation du client final, la pression des fiscalités et du réglementaire, sont autant de facteurs qui impactent les métiers dans leur contenu et poussent dirigeants et spécialistes des ressources humaines à déployer de nouvelles ressources pour pouvoir y répondre, clef à leur pérennité… Entre eux, le chasseur recruteur, acteur spectateur des intentions ou des différents choix effectués, est, par son renvoi d’image et son accompagnement du collaborateur dans ses réflexions professionnelles et ses prises de décision, clef dans le dialogue employeur collaborateur. Son métier s’est enrichi, sa capacité à appréhender la vraie personnalité, à projeter les métiers comme les rémunérations, à décoder et vérifier les histoires professionnelles (en France comme à l’international), n’a jamais été autant sollicitée, testée.
De la banque de financement et d’investissement (BFI) à l’asset management, de la banque de détail au private equity, tous ont vu leurs métiers comme leurs périmètres d’action et de fonctionnement se transformer en profondeur depuis 2008. Loin d’en être la seule cause, la crise économique et financière et ses multiples incidences réglementaires, ont été un accélérateur. Ce serait sans compter sur les évolutions technologiques et leurs multiples impacts sur les comportements sociaux, sur un terrain d’expression devenu mondial et sur des clivages générationnels source d’une référence au temps différente…
Côté marché financiers les opérateurs entrepreneurs des années quatre-vingt-dix et leurs héritiers dans leur quête de liberté et de rémunération ont délaissé les salles au profit de petites sociétés autonomes, tels les hedge funds, peu régulées par ailleurs, les produits exotiques longtemps sacralisés s’éclipsent derrière les produits de flux, vanille… On parle de Client, un label redevenu bruyamment sur le devant de la scène, là où on parlait de P&L. Les fonctions supports détrônent en effectif les fonctions front office, et voient par ailleurs leurs rémunérations s’élever. Être dans un poste de contrôleur interne, de risque de marché ou de responsable conformité est quasiment une garantie d’emploi, cela s’affiche. Loin le temps où ces fonctions alors pour certaines embryonnaires recueillaient des profils en échec au front office…
Des règles nouvelles pour une énergie retrouvée
La professionnalisation de ces métiers d’accompagnement du business enrichit l’offre pour les prétendants à la BFI, sachant que pour ces activités de banque d’investissement la clef d’accès reste élevée, avec des exigences tant en termes de parcours académique, de nature d’expérience, de résultats obtenus, que de mobilité géographique attendue… En une décennie tant côté marchés qu’en asset management on est passé de la recherche de spécialistes produits locaux à celle d’experts multiproduits internationaux, auquel il est demandé la maîtrise parfaite… d’un marché de référence. Changement de paradigme dans un environnement salarial contraint qui limite les aspirations des plus entreprenants.
Des règles nouvelles pour une énergie retrouvée : dans un paysage bancaire mondial transformé, la BFI se réinvente, revoit ses modes de distribution, et ses acteurs plus que jamais ont envie d’en relever les nombreux et nouveaux défis. 2013 fut une année de redéploiement avec de nouveau l’appétit de deals tant coté large-cap que small-mid cap. 2014 en confirme l’élan : le M&A est plus actif que jamais, quant au marché primaire actions (2014 sera record pour les IPO grandes capitalisations), ou aux métiers du crédit, prêts syndiqués… ils ne sont pas en reste. Face à cela, le chasseur, toujours en écoute, conseiller attentif et prudent, tout à la fois canalise et stimule les énergies pour apporter à chacun une solution sur mesure et… de l’information sur l’attractivité de l’Hexagone. De l’artisanat dans un environnement industrialisé, où le poids du politique se fait sentir…
Pouvez-vous m’aider à rebondir professionnellement ? Je fus, paraît-il un privilégié envié, je suis aujourd’hui persona non grata?». En 2009 cet ancien trader remercié n’était pas le seul à fréquenter nos bureaux et à tenir ce discours. Dans un environnement économique sans repère, le financier dit «?de marché ou de banque d’affaires?», présenté comme nanti, endossait à merveille le statut de bouc émissaire de tous les maux.
Cinq ans plus tard…
Cinq ans plus tard ni lui ni nous n’avons oublié. Dans un non marché puis un marché malthusien, nos métiers respectifs ont changé, le trading s’est domestiqué et, comme sa BFI d’appartenance, il vit aujourd’hui au rythme des tempos donnés par les régulateurs et en l’attente de blancs-seings de ses dirigeants. Le recrutement en finance, versus «?chasse de têtes?», après s’être flagellé, a repensé son modèle puis, enrichi de nouvelles exigences et contraintes, s’est redynamisé, à la frontière de l’accompagnement individuel, du conseil en rémunération voire en organisation et du spécialiste «?tous métiers?». L’humilité acquise ou retrouvée pour les premiers, la prise de conscience sur le vrai sens de son métier pour les seconds, avec pour tous la capacité à entendre, la maturation d’une indispensable qualité de questionnement et l’acceptation d’une ère nouvelle. Le regard renoue avec l’horizon.
Modification profonde des comportements commerciaux
Dans cette recherche du Graal nouveau, recrutés potentiels et recruteurs déterminés dissèquent un environnement géopolitique, sociétal et financier aujourd’hui redéfini pour mieux s’y infiltrer et se l’approprier, dans un contexte de coût «?minimal?» devenu passeport numéro un. Les services financiers ont été impactés par ces années de crise comme l’a été la relation client. La modification profonde des comportements commerciaux dans un environnement et un périmètre d’action qui s’échappe du local au profit de l’international, la surinformation du client final, la pression des fiscalités et du réglementaire, sont autant de facteurs qui impactent les métiers dans leur contenu et poussent dirigeants et spécialistes des ressources humaines à déployer de nouvelles ressources pour pouvoir y répondre, clef à leur pérennité… Entre eux, le chasseur recruteur, acteur spectateur des intentions ou des différents choix effectués, est, par son renvoi d’image et son accompagnement du collaborateur dans ses réflexions professionnelles et ses prises de décision, clef dans le dialogue employeur collaborateur. Son métier s’est enrichi, sa capacité à appréhender la vraie personnalité, à projeter les métiers comme les rémunérations, à décoder et vérifier les histoires professionnelles (en France comme à l’international), n’a jamais été autant sollicitée, testée.
De la banque de financement et d’investissement (BFI) à l’asset management, de la banque de détail au private equity, tous ont vu leurs métiers comme leurs périmètres d’action et de fonctionnement se transformer en profondeur depuis 2008. Loin d’en être la seule cause, la crise économique et financière et ses multiples incidences réglementaires, ont été un accélérateur. Ce serait sans compter sur les évolutions technologiques et leurs multiples impacts sur les comportements sociaux, sur un terrain d’expression devenu mondial et sur des clivages générationnels source d’une référence au temps différente…
Côté marché financiers les opérateurs entrepreneurs des années quatre-vingt-dix et leurs héritiers dans leur quête de liberté et de rémunération ont délaissé les salles au profit de petites sociétés autonomes, tels les hedge funds, peu régulées par ailleurs, les produits exotiques longtemps sacralisés s’éclipsent derrière les produits de flux, vanille… On parle de Client, un label redevenu bruyamment sur le devant de la scène, là où on parlait de P&L. Les fonctions supports détrônent en effectif les fonctions front office, et voient par ailleurs leurs rémunérations s’élever. Être dans un poste de contrôleur interne, de risque de marché ou de responsable conformité est quasiment une garantie d’emploi, cela s’affiche. Loin le temps où ces fonctions alors pour certaines embryonnaires recueillaient des profils en échec au front office…
Des règles nouvelles pour une énergie retrouvée
La professionnalisation de ces métiers d’accompagnement du business enrichit l’offre pour les prétendants à la BFI, sachant que pour ces activités de banque d’investissement la clef d’accès reste élevée, avec des exigences tant en termes de parcours académique, de nature d’expérience, de résultats obtenus, que de mobilité géographique attendue… En une décennie tant côté marchés qu’en asset management on est passé de la recherche de spécialistes produits locaux à celle d’experts multiproduits internationaux, auquel il est demandé la maîtrise parfaite… d’un marché de référence. Changement de paradigme dans un environnement salarial contraint qui limite les aspirations des plus entreprenants.
Des règles nouvelles pour une énergie retrouvée : dans un paysage bancaire mondial transformé, la BFI se réinvente, revoit ses modes de distribution, et ses acteurs plus que jamais ont envie d’en relever les nombreux et nouveaux défis. 2013 fut une année de redéploiement avec de nouveau l’appétit de deals tant coté large-cap que small-mid cap. 2014 en confirme l’élan : le M&A est plus actif que jamais, quant au marché primaire actions (2014 sera record pour les IPO grandes capitalisations), ou aux métiers du crédit, prêts syndiqués… ils ne sont pas en reste. Face à cela, le chasseur, toujours en écoute, conseiller attentif et prudent, tout à la fois canalise et stimule les énergies pour apporter à chacun une solution sur mesure et… de l’information sur l’attractivité de l’Hexagone. De l’artisanat dans un environnement industrialisé, où le poids du politique se fait sentir…