Par Xavier de Marcillac, directeur du conseil RH. Leyton
Accident du travail, maladie, stress… L’absence, souvent imprévue, est source d’un lourd et fastidieux traitement administratif pour les entreprises. Savoir gérer l’absence en identifiant les causes et en optimisant l’administration des solutions préventives et curatives constitue un atout de compétitivité. Et l’une des solutions de gestion pourrait se retrouver dans cette maxime de Louis Pasteur :
«?Guérir parfois, soulager souvent, écouter toujours?».


Ces dernières années, de nombreuses absences auraient pu être évitées par une prévention suffisamment efficiente. La dégradation de l’ambiance de travail, le manque de sens donné aux missions, l’absence de reconnaissance des collaborateurs par des managers en proie aux diktats d’objectifs chiffrés de plus en plus difficiles à atteindre, la complexité liée à l’articulation entre les responsabilités personnelles et professionnelles, notamment dans des familles éclatées ou recomposées, influent sur le présentéisme en entreprise. Cela est d’autant plus évident dans les métiers induisant des conditions de travail difficiles et une usure professionnelle prématurée, voire manifestant la présence d’un ou plusieurs facteurs de pénibilité.

La pénibilité au travail
La pénibilité au travail recouvre deux réalités. Une réalité «?morale?» au sens philosophique du terme – qui repose essentiellement sur le sentiment – : nombre de salariés ressentent de l’inconfort dans la réalisation de leur travail ; une réalité «?légale?», ensuite, au sens juridique du terme : dix facteurs de pénibilité ont été reconnus par le Législateur et le pouvoir réglementaire.

Les absences liées aux risques psychosociaux
Dans de nombreuses entreprises, l’absentéisme est aujourd’hui causé par un «?mal-être?» au travail qui peut revêtir plusieurs réalités. Des objectifs trop ambitieux et les méthodes de management parfois brutales conduisent bien souvent les salariés à penser qu’ils n’arriveront jamais à remplir les résultats attendus et à avoir «?peur?» au travail. Ce sentiment, que nous connaissons sous le terme de stress, peut conduire jusqu’au «?burn out?» dont les conséquences sont dramatiques en termes de désengagement et de défiance.
Prévenir ce type d’absentéisme nécessite de réaliser un diagnostic des risques psychosociaux présents dans l’entreprise. Le début de la guérison passe nécessairement par l’identification de la maladie. Mais au-delà du diagnostic, l’importance est de déployer les correctifs et de permettre aux salariés d’avoir de nouveau confiance en l’entreprise et ses managers. Ce n’est donc pas la radiographie de la situation qui annihilera les absences liées aux risques psychosociaux. Elle en sera plus modestement la première
pierre dans la reconstruction du lien de confiance entre l’entreprise et
ses salariés.

Les absences liées aux risques physiques
À côté des risques psychosociaux, n’oublions pas que de nombreuses absences sont toujours causées par la pénibilité au travail, l’usure professionnelle et des conditions de travail difficiles. La prévention des risques professionnels sous l’effet, notamment, des contraintes imposées aux entreprises, est un sujet très largement éprouvé par les entreprises. Malheureusement, éprouvé ne veut pas dire abouti… Éviter les situations de travail à risques et surtout démontrer aux salariés que l’entreprise s’attelle à l’amélioration des conditions de travail et de la qualité de vie au travail constituent indéniablement une force pour l’entreprise. D’autant lorsque ces démarches reposent sur l’application potentielle de pénalités financières en cas de manquement par l’employeur. La solution de gestion la plus efficace en la matière consiste à mandater un partenaire extérieur afin de donner de l’objectivité au diagnostic et aux engagements de l’entreprise. Par ailleurs, la réalisation du diagnostic est l’occasion de réunir les partenaires sociaux, les membres du CHSCT et la direction afin de désamorcer certains points de tension dans l’entreprise. Une fois le diagnostic réalisé et présenté à tous, il reste à l'entreprise à s’engager sur des points d’amélioration qui peuvent être techniques, organisationnels ou médicaux et de faire vivre ses engagements en évaluant régulièrement sa réalisation. Malgré toutes les démarches entreprises pour réduire l’absentéisme, il subsistera toujours un absentéisme incompressible. Pour y faire face, des solutions de gestion innovantes existent.

La gestion administrative de l’absence
En cas de subrogation des IJSS, le suivi de l’encours est complexe et chronophage. En effet, en moyenne 25?% des sommes attendues de la part des Caisses ne sont pas versées de manière automatique (oublis de traitement, arrêts non transmis par les salariés, etc.). Un suivi informatisé, ainsi qu’une externalisation du process de relance des CPAM permettent aux équipes qui gèrent la paie d’être déchargées de tâches périphériques consommatrices de temps et de moyens. Ces opérations récurrentes requièrent à la fois d’effectuer un cadrage des sommes perçues et non perçues, ainsi que la relance des CPAM et organismes de prévoyance, comme des salariés n’ayant pas fourni les pièces administratives nécessaires. L’impact sur la trésorerie est clairement mesurable, le délai de remboursement étant alors fortement raccourci par une stimulation en temps réel des différents intervenants.
Concernant les arrêts dus aux accidents du travail et maladies professionnelles, un suivi particulier doit être mis en place, afin de minimiser au maximum l’impact financier cumulatif qui en découle. Rappelons que les premiers effets de la réforme de la tarification des risques professionnels se font ressentir. Plus de deux ans après la parution du premier décret, la vigilance reste de mise pour mettre en place une gestion qui conjugue au mieux les intérêts financiers des entreprises et le respect de la réglementation. Une optimisation de chaque étape des procédures internes devient alors nécessaire afin de garder la maîtrise de votre tarification accident du travail et de piloter au mieux vos coûts sociaux. Or, le système de tarification des AT/MP étant particulièrement complexe, il peut entraîner une surévaluation significative de votre contribution. Une solution de gestion informatique peut alors alléger non seulement la déclaration d’AT au moment où survient l’accident, mais également permettre un suivi statistique extrêmement précis et détaillé (rapports au CHSCT, etc.). Parallèlement, une équipe d’experts dédiée peut vous aider à émettre les éventuelles réserves pour chaque cas particulier, et vous guider dans la contestation des dossiers pouvant avoir un impact financier conséquent dans le futur. La gestion de l’absentéisme requiert des compétences multiples que l’entreprise ne possède pas toujours. Dans tous les cas, s’entourer de spécialistes pour bénéficier de conseils avisés permet de conjuguer efficacité, gain de temps et anticipation.


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