Bonne nouvelle pour le parti socialiste : il devrait conserver la plupart de ses bastions et peut-être remporter quelques villes. La fin de la spirale de l’échec ?

Un chemin de croix. Voilà à quoi ressemble le quotidien du Parti socialiste depuis la présidentielle de 2017 soldée par un pitoyable 6,35% pour son candidat Benoît Hamon. Les scrutins passent et les déconvenues se succèdent pour le parti à la rose. Les législatives se sont avérées un cataclysme qui a vu le groupe parlementaire passer de 331 à 30 députés et, lors des élections européennes, la liste menée par Raphaël Glucksmann a atteint 6,19%. Autant dire que lors de ce premier tour, le PS jouait gros : sa survie. Une nouvelle déconvenue aux municipales pourrait porter un coup fatal au parti de Jean Jaurès et François Mitterrand.

Des bastions solides

Le cauchemar d’une nouvelle débâcle est écarté. Le dirigé par Olivier Faure en bonne position pour garder les grandes villes qu’il contrôle. En plus de Paris, le PS peut nourrir plusieurs motifs de satisfaction. Les grandes villes macronistes de l’Ouest ont donné une confortable avance aux maires socialistes sortants. À Rennes, Nathalie Appéré, (32,77%) devance de 7 points la liste EELV et, à Nantes, Johanna Rolland, avec 32,77% (un score proche de 2014), devrait conserver son siège.

Dans le Nord, Martine Aubry devrait elle aussi être reconduite sans difficulté à moins d’une très hypothétique alliance EELV-LREM. Toujours dans ce département, les villes de Lens et Denain, convoitées par le RN, ont plébiscité les maires socialistes sortants réélus dès le premier tour.

Les éléphants du PS bénéficient de leur ancrage local

Fait notable, ce sont des figures emblématiques de l’ancien monde, deux « éléphants hollandais », qui réalisent les meilleurs scores socialistes. Au Mans, Stéphane Le Foll obtient 42% des suffrages tandis qu’à Dijon, François Rebsamen fait largement la course en tête avec 38% des voix.

Nouvelles conquêtes

Loin de se contenter de défendre ses bastions, les socialistes pourraient bien conquérir certaines grandes villes. À Nancy, Mathieu Klein a confirmé ses bons sondages en se plaçant devant le maire centriste Laurent Hénart (37,89% contre 34,71%). Si les Verts qui ont obtenus 10,24% jouent la carte de l’union de la gauche, cette ville gouvernée par le centre- droit depuis la Libération pourrait basculer.

Contre toute attente, Marseille est, elle aussi, dans le viseur de la gauche. Avec un score de 23,44%, Michèle Rubirola se place devant la candidate LR Martine Vassal (22,32%), dauphine de Jean-Claude Gaudin. Au second tour, Michèle Rubirola dispose d’un réservoir de voix : la liste EELV (8,94%) et l’ancienne socialiste Samia Ghali (6,47%) devraient monnayer leur soutien au prix fort.

Enfin, le PS pourrait prendre Saint-Denis aux communistes. Battu de justesse en 2014, Mathieu Hanotin obtient 35,32% loin devant Laurent Russier, candidat de la majorité sortante (24%) qui espère compter sur l’appui des Insoumis qui, pour leur part, ont présenté très peu de candidats aux municipales. Contrairement au PS pour qui le renouveau semble passer par l’ancrage local.

Lucas Jakubowicz

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