Les propositions d’Ethic pour restaurer la compétitivité
Comment réduire les dépenses de l’État tout en conservant les trois piliers fondamentaux de la République : la liberté, l’égalité et la fraternité ? Une question complexe, à laquelle la simple réduction du nombre de fonctionnaires, imaginée par plusieurs candidats à la présidentielle, ne suffit pas. C’est justement pour tenter d’y apporter une réponse plus précise que le mouvement Ethic a réuni un groupe de travail composé d’économistes tels que Jean-Marc Daniel ou Alain Fabre et de chefs d’entreprise. « Nous avons essayé de pointer du doigt des questions que l’on n’évoque jamais dans le débat politique », explique sa présidente Sophie de Menthon le 1er février, à l’occasion de la publication d’un livret rose détaillant « neuf réformes fondamentales pour restaurer la compétitivité de la France ». Car la situation est inquiétante : les dépenses publiques ? 57 % du PIB ?, freinent la compétitivité des entreprises et « paralysent l’activité courante » du pays. « La France se situe juste en dessous des seuils à partir desquels la croissance future est compromise, peut-on lire en préambule du livret. D’où l’urgence de renverser la tendance sans plus attendre. »
« Accorder davantage de liberté »
Liberté et confiance sont les maîtres-mots des propositions de réformes apportées par le groupe de travail. Et la première mesure était prévisible : sortir des 35 heures en permettant aux partenaires sociaux de fixer « librement et contractuellement » le temps de travail. Pour encore plus de liberté, le mouvement Ethic propose également de réduire drastiquement les subventions ? qui représentent actuellement 130 milliards d’euros ?, « en échange de la confiance, de la liberté et du partage ». Les entreprises seraient alors allégées d’une partie de leurs charges. « Il s’agit de reconstruire une économie compétitive et non de masquer la réalité du chômage par des subventions. Cette compétitivité revenue, un élargissement des mécanismes de partage de la valeur au profit des salariés serait une juste contrepartie.» Le groupe de travail préconise par ailleurs de libérer les salariés du secteur public du « carcan » de leur statut de fonctionnaire. Ces derniers ? à l’exception des policiers, des militaires, des diplomates et des magistrats ? auraient la possibilité d’être embauchés sous contrat de droit privé avec tous les droits et obligations qui s’y rattachent. Il s’agirait d’un « régime privé incitatif » avantageux notamment en matière de rémunération et d’avancement.
« Priorité à l’emploi »
Autre impératif souligné par le livret rose : replacer le travail au cœur de notre modèle social pour encourager la reprise de l’emploi. Ses suggestions pour y parvenir ? Imposer aux demandeurs d’emploi « d’accepter au moins la troisième proposition d’embauche si le salaire n’est pas inférieur de 30 % à celui de son ancien emploi », reculer l’âge de la retraite d’un mois chaque année pour « obtenir une retraite à taux plein » et renouveler le système d’assurance-chômage pour lequel chaque Français, sans exception, doit cotiser équitablement. Une série de propositions sur lesquelles le mouvement Ethic invite les candidats à réagir. Jean-Luc Mélenchon a le premier annoncé qu’il se prêterait à l’exercice. Et il ne devrait pas être le seul.
Capucine Coquand