Reçu par la Fondation Entreprendre mardi 12 avril, l’ancien Premier ministre a mis ses quinze propositions pour le travail indépendant sur la table.

C’est un programme « libérateur d’initiatives, qui lève les contraintes » que François Fillon est venu présenter aux entrepreneurs. Le travail indépendant serait-il le cheval de bataille du candidat à la primaire LR ? C’est en tout cas l’un des points clés de son programme. Dans un style plutôt académique, le député de Paris déroule le projet qu’il affirme avoir élaboré  avec « les professionnels ». L’objectif : « Libérer les initiatives et rétablir l’équité entre chacun », et doubler le nombre de travailleurs indépendants.

 

« L’auto-entrepreneur, acte 2 »

 

 « Je propose de passer à l’acte 2 de l’auto-entrepreneur », lance François Fillon en préambule de son intervention. Comment ? En imaginant un statut juridique de prestataire indépendant pour les auto-entrepreneurs qui le demandent. Autre proposition : augmenter le plafond du chiffre d’affaires de l’auto-entreprise, qui passerait à 50 000 euros pour les services et à 120 000 euros pour l’achat-revente. Une mesure protectrice serait par ailleurs mise en place pour les donneurs d’ordre, qui n’auront plus à craindre la requalification du lien avec le prestataire en contrat de travail. L’élu de Paris met aussi, et surtout, l’accent sur davantage de fluidité, notamment pour le passage du salariat à l’activité indépendante, ou du privé au public (pour les auto-entrepreneurs fonctionnaires).

 

La création d’une caisse de protection des indépendants

 

Le bouleversement devra aussi passer par une réforme en profondeur du régime social des indépendants. « Le RSI est un échec : tous les indépendants sont unanimes sur ce constat. » Un nouvel organisme, la Caisse de protection des indépendants, sera chargée de collecter et gérer les cotisations. Celles-ci ne seraient d’ailleurs plus calculées sur la base des revenus des années précédentes, mais en temps réel, mois par mois. Une simplification pour le travailleur indépendant, qui n’aura plus besoin de gérer des provisions de trésorerie pour payer les charges sociales de l’exercice précédent. « À l’heure du tout numérique et des déclarations en ligne, rien n’empêche une telle adaptation », peut-on lire dans le programme. L’assurance des entrepreneurs individuels en cas de perte d’activité proposée par le candidat devrait par ailleurs encourager la création d’entreprise.

 

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          Une technique pour tirer son épingle du jeu

 

François Fillon, toujours quatrième dans les sondages de la primaire des Républicains, essaye de tirer son épingle du jeu en insistant sur une politique pragmatique, « prête à être mise en place ». Il n’hésite pas à reprocher l’orientation trop générale, ou foncièrement banale de ses adversaires. L’ancien Premier ministre, auquel on ne peut reprocher le manque de proposition – en témoigne le dossier de six pages uniquement dédié au travail indépendant –, table à l’évidence sur le soutien des entrepreneurs pour remonter dans l’opinion : « Je suis le seul à proposer une véritable libéralisation du marché du travail », lance-t-il à l’assemblée, intéressée à défaut d’entre entièrement conquise, avant de conclure : « Je propose un big bang économique généralisé ». Son nouveau slogan ?

 

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Capucine Coquand

@CapucineCoquand

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