L’exécutif déroule le tapis rouge au parti de Marine Le Pen
Ultimatum
Bien inspiré qui tirera les justes leçons politiques de « l’après-Charlie ». Le sentiment d’union nationale, l’automarginalisation de Marine Le Pen, des sondages qui pointent la compatibilité de l’Islam avec les lois de la République quand d’autres enquêtes placent la présidente du Front national en tête d’un éventuel premier tour des élections présidentielles. Les indicateurs se suivent, mais jamais ne marquent la même direction.
Peu importe : François Hollande et Manuel Valls sortent renforcés, légitimés par cette épreuve terroriste. La renaissance politique qui s’en est suivie, l’exécutif doit en tirer parti pour mener à bien les réformes qu’imposent des actes de guerre perpétrés sur notre territoire. Quel que soit le contenu des lois d’exception qu’il conviendra d’adopter, le gouvernement aurait tort de réduire le phénomène aux faits et gestes d’une poignée d’illuminés convertis au radicalisme sur les réseaux sociaux.
Réveillez-vous ou abandonnez-nous
Le mal est profond : le 11 janvier, la France défilait unie derrière la bannière de Charlie Hebdo. Le 12, pour beaucoup, le slogan « Je suis Charlie » était remplacé par « Je suis Charlie, mais… ». Comme si le soutien sans faille à la liberté d’expression et aux valeurs de la République était désormais conditionné par le rétablissement du délit de blasphème.
En guise de réponse, le gouvernement déploie un arsenal préventif : enseignement de la laïcité et mise en place d’un service civique paraissent à ce stade réalisables. Essentielles, ces mesures restent néanmoins insuffisantes.
À trop jouer la carte de la prudence dans le traitement répressif des difficultés actuelles et en assimilant la France à l’apartheid sud-africain, l’exécutif déroule le tapis rouge – un de plus – au parti de Marine Le Pen. Après la claque administrée lors de la législative partielle dans le Doubs, c’est confiant que le camp frontiste met le cap sur les élections régionales et s’imagine en position de l’emporter dès 2017. Réveillez-vous ou abandonnez-nous : voilà résumé l’ultimatum adressé aux partis républicains. En sont-ils seulement conscients ?
Pierre Netter
Rédacteur en chef
Peu importe : François Hollande et Manuel Valls sortent renforcés, légitimés par cette épreuve terroriste. La renaissance politique qui s’en est suivie, l’exécutif doit en tirer parti pour mener à bien les réformes qu’imposent des actes de guerre perpétrés sur notre territoire. Quel que soit le contenu des lois d’exception qu’il conviendra d’adopter, le gouvernement aurait tort de réduire le phénomène aux faits et gestes d’une poignée d’illuminés convertis au radicalisme sur les réseaux sociaux.
Réveillez-vous ou abandonnez-nous
Le mal est profond : le 11 janvier, la France défilait unie derrière la bannière de Charlie Hebdo. Le 12, pour beaucoup, le slogan « Je suis Charlie » était remplacé par « Je suis Charlie, mais… ». Comme si le soutien sans faille à la liberté d’expression et aux valeurs de la République était désormais conditionné par le rétablissement du délit de blasphème.
En guise de réponse, le gouvernement déploie un arsenal préventif : enseignement de la laïcité et mise en place d’un service civique paraissent à ce stade réalisables. Essentielles, ces mesures restent néanmoins insuffisantes.
À trop jouer la carte de la prudence dans le traitement répressif des difficultés actuelles et en assimilant la France à l’apartheid sud-africain, l’exécutif déroule le tapis rouge – un de plus – au parti de Marine Le Pen. Après la claque administrée lors de la législative partielle dans le Doubs, c’est confiant que le camp frontiste met le cap sur les élections régionales et s’imagine en position de l’emporter dès 2017. Réveillez-vous ou abandonnez-nous : voilà résumé l’ultimatum adressé aux partis républicains. En sont-ils seulement conscients ?
Pierre Netter
Rédacteur en chef