La promotion Senghor 2004 de l'ENA a produit de nombreux talents, parmi lesquels Emmanuel Macron.
Il y avait la promotion Voltaire (1980) de l’ENA, connue pour avoir accouché de prestigieux cadres de la République parmi lesquels on trouve pêle-mêle François Hollande, Ségolène Royal, Henri de Castries, Dominique de Villepin, Renaud Donnedieu de Vabres, Michel Sapin, Jean-Pierre Jouyet ou Pierre-René Lemas.
Il y a maintenant la promotion Senghor, 2004, où le défilé des noms et postes suffit à comprendre le réseau maillé par les liens étroits entre anciens «?Senghor?» et l’ascension du jeune Emmanuel Macron.

À Strasbourg, ils sont une bande resserrée à passer du temps à l’Académie de la bière : Emmanuel Macron, Gaspard Gantzer (conseiller communication à l’Élysée), Frédéric Mauget (conseiller Budget, Affaires financières, Marchés publics auprès d’Anne Hidalgo), Aurélien Lechevallier (délégué général aux Relations internationales de la Ville de Paris et conseiller international d’Anne Hidalgo), Sébastien Jallet (directeur adjoint du cabinet du ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports) et Aymeric Ducrocq (directeur des participations au ministère des Finances).

Sans oublier Boris Vallaud (ancien directeur de cabinet d’Arnaud Montebourg et mari de la ministre de l’Éducation), mais aussi Sébastien Proto (conseiller économique de Nicolas Sarkozy et ancien associé-gérant chez Rothschild), Nicolas Namias (chez Natixis, ancien conseiller de Jean-Marc Ayrault), Amélie Verdier (ancienne directrice du cabinet de Jérôme Cahuzac), Mathias Vicherat (directeur de cabinet d’Anne Hidalgo) ou Julien Aubert (député UMP du Vaucluse). Emmanuel Macron est un étudiant sérieux et brillant, mais aussi rieur, qui n’hésite pas à imiter Sarkozy ou Balladur.

Comment expliquer pareilles destinées ? Pour Julien Aubert, «?la promotion était assez politisée, connectée à la fois à Nicolas Sarkozy et à François Hollande. L’alternance entre les deux a été relativement rapide, ce qui explique que la même génération de l’ENA est arrivée aux mêmes postes à de petits intervalles.?» «?Il y a une part de hasard et de circonstances?», explique pour sa part Gaspard Gantzer, très proche d’Emmanuel Macron durant leur scolarité à Strasbourg. «?Certains de notre promotion étaient à gauche, même si cela n’a pas empêché d’autres de vivre des parcours à droite. Il y a aussi le fait que nous étions plus nombreux, 140 exactement, ce qui accroît les chances de réussite. Et peut-être que le 21?avril 2002 a eu son importance…?»



Photo : © Innovaphot

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