Jean-Luc Bennahmias joue une carte inédite avec un parti de centre gauche.
C’est véritablement l’alliance du Modem de François Bayrou avec l’UDI de Jean-Louis Borloo en novembre 2013 qui a poussé Jean-Luc Bennahmias à fonder un nouveau parti : le Front démocrate, écologique et social (lire son interview). L’ancien député européen écologiste, ex-Modem, déclare, avec Christophe Madrolle et Jean-Christophe Poulet, avoir « décidé de créer ce parti, face à l’absence de positionnement centre-gauche aujourd’hui en France ». S’ils martèlent n’être pas socialistes, les trois fondateurs soutiennent la politique de François Hollande et « assument leur vote de 2012 ». En quittant le Modem désormais marqué à droite, les trois hommes entendent « redonner au gouvernement une majorité réformiste, sociale-démocrate et écologiste plus affirmée qu’aujourd’hui ».

Le Front démocrate s’affiche ouvertement pro-Hollande et contre le Hollande-bashing. « Nous faisons parti des Français qui ont voté pour François Hollande et considérons que ses principales réformes, telles que le pacte de responsabilité, le pacte de solidarité, la loi de transition énergétique et sa position pro-européenne sont autant de mesures qui vont dans le bon sens », explique Christophe Madrolle. « Notre parti est évidemment voué à fonctionner avec des alliances socialistes », poursuit Jean-Luc Bennahmias, gardant en tête le rôle qu’il pourrait jouer lors des prochaines élections.

Le jeune parti - le premier congrès s’est tenu le 27 septembre dernier à Paris -, ne manque déjà pas de soutiens. Si des personnalités connues pour leurs engagements écologiques, à l’instar de Corinne Lepage, ancienne député européenne, ou François-Michel Lambert, député des Bouches-du-Rhône sont intervenues, Jean-Christophe Cambadélis était l’hôte de choix et premier supporter de l’initiative, profitant même de l’occasion pour ironiser sur son propre parti : « Voir une formation politique se définir comme combattant le "Hollande bashing" est un rêve que je fais même au sein de ma propre formation. »

Deux cent cinquante personnes se sont ainsi pressées à la soirée de lancement, tandis que le site internet enregistre déjà près de 1 700 adhésions. L’optimisme est de rigueur chez Christophe Madrolle : « Nous ne nous attendions pas à un tel succès. Cela démontre qu’il y a de la place pour un grand parti démocrate français où la culture du compromis primerait celle de l’affrontement. »


Camille Drieu

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