Le politologue Thomas Guénolé lance une nouvelle distinction : le prix du menteur politique de l’année. Et ils sont déjà nombreux sur les rangs. Résultat le 8 février.
« Le mensonge n’est un vice que quand il fait mal. C’est une très grande vertu quand il fait du bien. […] ll faut mentir comme un diable, non pas timidement, non pas pour un temps, mais hardiment et toujours. Mentez, mes amis, mentez, je vous le rendrai un jour. »
La tirade est à la mode. Doublement. Parce qu’elle est signée Voltaire, héraut d’une liberté d’expression revendiquée il y a un mois encore avec la marche pour Charlie-Hebdo. Et parce qu’elle a trait au mensonge.
Auteur du Petit guide du mensonge en politique (First) et fidèle contributeur aux pages politiques du magazine Décideurs, le politologue Thomas Guénolé vient justement de lancer le prix annuel du menteur en politique. « Cette distinction est décernée avec humour pour inciter la classe politique à moins mentir, pour sensibiliser le journalisme politique à l’importance du fact-checking, et pour encourager le grand public à vérifier la véracité de ce que dit le personnel politique », explique-t-il.

Et les nominés pour le Prix 2014 sont :
- Anne Hidalgo et Nathalie Kosciusko-Morizet : pour l'ensemble de leurs mensonges pendant la campagne municipale parisienne, l'une comme l'autre.
- Brice Hortefeux : pour avoir dit à tort que l'Observatoire national de la délinquance constatait une augmentation globale de cette dernière.
- Marine Le Pen : pour son accumulation d’approximations et d’exagérations : sur le taux de chômage des étrangers, sur l'Europe et la mondialisation, sur les Français djihadistes, ou encore sur la déchéance de nationalité des djihadistes. En outre, pour avoir prétendu que la délinquance était en baisse dans tous les pays développés sauf la France.
- Jean-Luc Mélenchon : pour son acharnement à nier mordicus l'évidence de son absentéisme au parlement européen.
- Florian Philippot : pour avoir nié que le FN ait proposé de dérembourser l'IVG alors que Marine Le Pen s'est encore opposé en 2011 à son remboursement, et pour avoir dit que la France a armé les djihadistes.
- François Rebsamen : pour avoir triché sur les chiffres de la croissance.
- Nicolas Sarkozy : pour ses dix-sept mensonges répétés en boucle pendant sa campagne de réélection à la présidence de l’UMP.
- Christiane Taubira : pour avoir menti dans l'affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy.
- Thomas Thévenoud : pour ses dissimulations fiscales révélées en septembre 2014.
- Manuel Valls : pour avoir dit le que « la gauche peut mourir », alors qu’objectivement, il y aura toujours une gauche dans le paysage politique.

Réponse le 8 février 2015.

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