Obliger les citoyens à voter est-il un bonne initiative ou une mauvaise idée ? Réponses divergentes à la fondation Jean-Jaurès.
Comment éviter l’abstention et obliger les citoyens à participer à cet acte fondamental de la démocratie qu’est le vote ?

« Le temps est venu d’adopter le vote obligatoire », assène Gilles Finchelstein, le directeur général du think tank de gauche. L’abstention – aux élections européennes, législatives, régionales, départementales et municipales –, la reconnaissance du vote blanc et les manifestations des 10 et 11 janvier derniers, « témoignage a minima d’une volonté de réaffirmation des valeurs républicaines dans une mobilisation d’une ampleur sans précédent », y contraignent, selon Gilles Finchelstein.
Pareil choix relève d’une décision purement politique et permettrait de « renforcer la légitimité de notre démocratie », d’enclencher une dynamique vertueuse d’intérêt pour la chose publique et de défendre une certaine conception républicaine en matière de devoir. Mais comme pour toute obligation, il reste à trouver son corollaire coercitif à travers la sanction : amende ou travail d’intérêt général.

« Une fausse bonne idée », pour Didier Maus, ancien conseiller d’État. « Ce n’est pas par la contrainte que le peuple de la République retrouvera le chemin des bureaux de vote. » Depuis 1871, près de 68 propositions relatives à l’instauration d’un vote obligatoire ont été déposées à l’Assemblée nationale. Après tout, l’abstentionnisme constitue un choix, une modalité d’expression du désaccord politique, et ce alors même que le chemin des bureaux de vote est parfaitement connu.

J.B.

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