Richelieu Gestion dispose aujourd’hui d’une gamme de fonds ciblés avec une expertise reconnue en obligations à court terme et les small et mid-caps européennes. Christophe Boulanger, directeur général Richelieu Gestion, et Alexandre Hezez, Directeur des Investissements du Groupe Richelieu nous font part de leur souhait de se développer sur les actions hors Europe et les fonds thématiques.

Décideurs. Christophe Boulanger, vous avez été nommé directeur général de Richelieu Gestion il y a un an. Pourquoi avoir fait ce choix ?

Christophe Boulanger. Je souhaitais retrouver une dynamique entrepreneuriale, une société à taille humaine. Il y avait également une histoire à écrire. Ma volonté était de repartir sur un nouveau défi sur lequel je pouvais avoir une prise directe, en termes de stratégie, de développement. Cette première année a donc été consacrée à la reprise des fondations existantes pour les adapter au mieux au contexte de marché.

Quels sont vos principaux axes de travail ?

C. B. J’ai eu la chance de rencontrer Alexandre Hezez. Très rapidement, nos réflexions ont convergé. Nous avons décidé de bâtir notre projet sur les points forts de la société, avec l’ambition de développer de nouvelles expertises complémentaires. Jusqu’à présent, notre gamme reposait principalement sur notre savoir-faire en matière d’actions européennes, notamment en small et mid-caps.  Nous allons étendre notre champ d’action. Nous sommes en train de remodeler notre infrastructure, nos outils de gestion pour nous adapter aux nouveaux besoins. Enfin, nous avons transféré les activités de gestion privée de la Banque Richelieu vers la société de gestion, dans l’idée d’approfondir les synergies entre les deux activités. La gestion privée doit devenir le deuxième pilier de notre activité, à côté de la gestion collective. Toute l’équipe est tournée vers un projet collectif : l’intérêt de nos clients. Notre agilité et notre réactivité font la différence.

"Nous proposerons à la rentrée un premier fonds thématique qui mettra en avant naturellement les critères ESG" 

Dans quel cadre s’inscrit le recrutement de l’ancien responsable du développement des partenariats d’Edmond de Rothschild, Michel Dinet ?

C. B. 70 % des passifs de nos fonds sont détenus par des personnes extérieures au groupe, via notamment nos partenariats avec les conseillers en gestion de patrimoine. L’arrivée au sein de l’équipe manageriale de Richelieu Gestion de Michel, dont la connaissance du secteur d’activité n’est plus à démontrer, affirme le caractère central de ce fonds de commerce dans la stratégie de développement de la société de gestion. Nous souhaitons faire bénéficier aux Conseillers en Gestion de Patrimoine et Family Office de l’écosystème du Groupe Richelieu, ce qui leur permettra notamment d’avoir accès aux services bancaires. Par ailleurs, l’intégration de la gestion sous mandat au sein de la société de gestion va nous permettre d’ouvrir plus largement cette offre aux conseillers en gestion de patrimoine, en lien étroit avec notre expertise en allocation d’actifs.

Alexandre Hezez, comment comptez-vous étendre la gamme de fonds de Richelieu Gestion ?

Alexandre Hezez. Nous nous appuyons aujourd’hui sur nos deux grandes franchises : la gestion obligataire court terme et celle sur les smid-caps portée par les fonds Richelieu croissance PME et Richelieu family small cap. Ces deux derniers fonds témoignent de notre volonté de disposer d’une gestion non plus focalisée sur un secteur d’activité donné mais centrée autour d’une thématique. Nous allons faire pivoter la gamme pour lui donner un esprit thématique, nous permettant de réaliser des rotations sectorielles lorsque cela est nécessaire. Nous souhaitons également disposer de fonds plus généralistes, avec la capacité d’allouer nos investissements sur des thématiques ou des styles de gestion différents. Dans cet esprit, nous avons fait évoluer le fonds Richelieu Pragma Europe (ex-Richelieu Spécial) vers un modèle multistyle et multi-caps. Cet OPCVM est aujourd’hui un vrai fonds de fonds de portefeuille. Nous allons aussi travailler sur notre offre ESG, avec l’idée de familiariser nos clients sur l’importance de ces critères et l’amener à être l’un des piliers de la société. Nous proposerons à la rentrée un premier fonds thématique qui mettra en avant naturellement les critères ESG.

"Certaines sociétés de gestion arrivent à un tournant"

Qu’en est-il des fonds d’allocation d’actifs ?

A. H. Dans une logique patrimoniale, il est nécessaire de disposer de fonds capables d’être flexibles et d’allouer des budgets de risque via des raisonnements macroéconomiques. Nous allons reprendre un fonds allocation d’actifs au profil de risque modéré, Richelieu Harmonie 50, investi en actions de 0 à 45 %. Ce type de fonds a vocation à concurrencer les fonds en euros et proposer entre 0 % et 4 % de performance annuelle. L’idée pour nous est d’apporter une technicité importante dans sa gestion. Outre les actions, la partie taux sera un moteur de performance important. Nous utilisons également des trackers pour investir sur des thématiques à moindre coût et profiter d’une liquidité optimale sur certaines classes d’actifs.

Ce basculement de la gamme passera-t-il par une plus grande diversification géographique ?

A. H. Notre objectif est de sortir de la zone euro sous différentes formes. Nous allons ainsi intégrer à nos équipes un gérant privé ayant une forte dimension internationale. Cette volonté se traduira également pour notre gestion collective. Nous souhaitons proposer des solutions d’investissement positionnés en Europe et en Amérique du Nord, sur des fonds thématiques ou des approches qui permettent de globaliser un thème d’investissement plutôt que le compartimenter.

Philippe de Fontaine Vive, le directeur général de Compagnie Financière Richelieu, évoquait de possibles futures acquisitions. Pourraient-elles concerner la gestion d’actifs ?

C. B. La période 2018/2019 fut largement consacrée à structurer notre activité. La séquence qui s’ouvre sera dédiée au développement de nos expertises. L’évolution de la réglementation oblige les acteurs de la gestion d’actifs à se poser de nouvelles questions. En raison de changements générationnels, certaines sociétés arrivent également à un tournant et cherchent à se vendre. Nous restons attentifs aux opportunités qui pourraient se présenter, sans qu’aucun projet ne soit encore engagé.

Propos recueillis par Aurélien Florin

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