Sycomore AM est une aventure entrepreneuriale dont le succès n’est plus à démontrer. Ancienne de la Banque du Louvre, Christine Kolb est l’un des associés fondateurs de la société de gestion. Elle revient pour nous sur le projet mis en place au fil des années.

Décideurs. Pouvez-vous nous expliquer la génèse de Sycomore ?

Créée en 2001, Sycomore AM est née d’un partnership solide car complémentaire en termes d’expertises, et non d’une initiative « one man show ». Nous avions la conviction que la pérennité de notre entreprise reposerait sur notre capacité à créer un collectif soudé autour de ce projet entrepreneurial, via notamment l’actionnariat salarié.

A l’époque, il existait beaucoup de sociétés de gestion spécialisées sur le segment retail et peu d’offres à l’attention d’une clientèle institutionnelle. Notre volonté était de structurer notre boutique selon les standards d’exigence des investisseurs institutionnels tout en préservant l’indépendance dans notre gestion. En effet, notre expertise repose sur une gestion de conviction qui met l’accent sur un engagement de performance pérenne vis-à-vis de nos clients. Nous développons depuis 2001 des solutions d’investissement en adéquation avec nos convictions de gérant et les exigences de nos clients.

On omet souvent d’évoquer l’impact de la qualité de la relation client dans les sociétés de gestion. Comment l’envisagez-vous chez Sycomore ?

Notre ambition est de devenir le partenaire de référence de nos clients en créant des relations de confiance sur le long terme. Nous ne souhaitons pas être perçus comme un simple fund provider, nous souhaitons dialoguer avec eux sur des sujets divers tels que le risk management, la réglementation, l’ISR. La réactivité est clé dans la communication mais également dans l’exécution : nous publions nos reportings à J+1 depuis la création de la société, et nous sommes encore parmi les seuls à le faire. Autre exemple : nous sommes à même de créer un fonds dédié en trois semaines lorsque d’autres ont besoin de 2 mois. Cette flexibilité et cette proximité sont au cœur de la relation avec nos clients.

Vous êtes leader de l’investissement responsable. Depuis combien de temps vos équipes sont-elles dédiées à cette thématique ?

Dès 2001, nous avions la conviction que la simple lecture du compte de résultat ou du bilan ne suffisait pas à identifier les leviers de performance d’une entreprise. L’analyse extra-financière intégrant des critères qualitatifs a toujours été déterminante dans la note fondamentale attribuée à chaque société et valide d’ailleurs leur éligibilité à nos portefeuilles. Celle-ci vient en effet impacter la prime de risque utilisée dans nos modèles de valorisation. La crise de 2008 nous a notamment fait prendre conscience de la nécessité de formaliser ces enjeux extra-financiers.

Au départ, notre démarche a fait l’objet d’un certain scepticisme, beaucoup ne comprenaient pas pourquoi nous intégrions ces critères extra-financiers à notre analyse. Lorsque nous avons créé Sycomore Sélection Responsable, un fonds actions européennes labellisé ISR, il a suscité la curiosité des investisseurs, mais a connu des débuts laborieux en termes de collecte.

Si l’intégration des critères extra-financiers s’applique depuis toujours à l’intégralité de notre gestion, notre gamme compte aujourd’hui cinq fonds labellisés ISR et cette stratégie représente près de 40% de nos encours totaux, soit plus de 3 Mds €. L’intérêt croissant de nos clients pour des solutions d’investissements qui prennent en compte les enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux nous conforte dans notre démarche d’investisseur responsable.

Propos recueillis par Yacine Kadri

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