Acteur majeur du marché de l’assurance-vie luxembourgeois depuis vingt-six ans. OneLife, spécialiste des solutions patrimoniales haut de gamme, accélère son développement en devenant le premier assureur luxembourgeois à offrir une solution 100% digitale en France. Marc Stevens, CEO, et Wim Dieryck, CCO, livrent leurs visions sur l'avenir de l'assurance-vie luxembourgeoise.

Décideurs. Votre entreprise existe depuis vingt-six ans, mais l'entité OneLife est plus récente. Pouvez-vous revenir sur votre évolution ?

Marc Stevens. La société OneLife est le résultat de nombreuses acquisitions par notre actionnaire actuel. Cela signifie qu’il y a onze ans, notre actionnaire a acheté la première société luxembourgeoise qui s’appelait Private Estate Life, et c’est cette société qui est la colonne vertébrale de notre groupe. Elle existe depuis déjà vingt-six ans. À partir de cela, notre actionnaire a acheté d’autres sociétés d’assurance-vie, ainsi que des portefeuilles de compagnies d’assurance-vie. Cet ensemble représentait un véritable patchwork de plusieurs sociétés disséminées entre le Luxembourg, l’Irlande, Gibraltar, la Suède ou encore les Bermudes. Le groupe a logiquement procédé à une restructuration en se regroupant autour d’un holding luxembourgeois, et une société d’assurance-vie luxembourgeoise. C’était le meilleur moment pour passer de huit brand names à un brand name : OneLife, depuis juin 2016. Parce que nos clients n’ont qu’une seule vie à vivre, profitez-en et laissez-nous prendre soin de votre patrimoine avec nos partenaires ! Aujourd’hui toutes les anciennes structures et leurs effectifs sont totalement intégrés, tout est fluide, avec la mise en œuvre de synergies optimales au sein du groupe.

Wim Dieryck. Les restructurations entreprises nous ont permis d’être leader du marché en Belgique avec 25 % à 30 % de parts de marché en termes de ventes année après année. Nous sommes également leader au Danemark, où notre part de marché est de plus de 90%. Ces marchés représentent la force historique de OneLife, à partir du Luxembourg. Aujourd’hui OneLife compte 5,2 milliards d’euros d’actifs sous gestion. L’année dernière notre collecte s’élevait à 506 millions d’euros, ce qui représente une hausse de 40% par rapport à l’année 2016. Le marché belge a fortement contribué à cette envolée avec une progression de 20%, tout comme la France où notre collecte a été multipliée par dix par rapport à 2016. Nous couvrons au total neuf marchés en Europe : la Finlande, la Suède, le Danemark, le Royaume-Uni, la Belgique, le Luxembourg, la France, l’Espagne et le Portugal. Par ailleurs, nous avons commencé à couvrir l’Amérique Latine depuis quelques mois. Les deux marchés que nous considérons comme domestiques sont la Belgique et la France. Pour nous, cela signifie que l’on travaille avec plusieurs segments tels que les clients mass affluent, les clients high net worth individuals ou ultra high net worth individuals, mais aussi tous les canaux de distribution comme les CGPI, les banques privées, family offices et asset managers. Notre activité est bien entendu faite de contact humain, mais nous travaillons aussi via le canal digital. Ce qui est intéressant dans le canal digital, c’est de pouvoir maitriser tout le processus, de son commencement à son terme, en imbriquant quand le client le souhaite le conseil personnalisé humain, ensemble avec nos partenaires. Cette habilité à pouvoir jouer sur les deux canaux permet d’augmenter la valeur ajoutée du conseil personnalisé, qui sera donné au meilleur moment, tout en se délestant de certains obstacles inhérents au support papier. C’est notre conviction forte chez OneLife, et cela ravi nos clients et nos partenaires.

Décideurs. Vous n’en êtes pas à votre coup d’essai sur la transformation digitale. Quelles démarches avez-vous entreprises ?

Marc Stevens. Nous avons beaucoup évolué sur ce point, notamment concernant notre système d’information interne. Avant de devenir OneLife, il y avait près de dix filiales, aujourd’hui il y a deux sociétés. Ceci était notre première restructuration. Notre seconde restructuration est d’être passés de neuf systèmes informatiques pour l’administration des contrats d’assurance à un seul système. Notre troisième mouvement concorde avec la date de ma prise de fonctions en tant que CEO, il y a quatre ans. Nous avions près de deux-cent produits actifs, ce qui posait quelques questions en termes de gestion courante. Aujourd’hui, nous avons deux à trois produits actifs par marché. Et nous souhaitons continuer à aller de l’avant. Notre nouveau fil rouge est simple : poursuivre notre digitalisation tout en accompagnant la nouvelle génération de millenials. Ils ne demandent pas seulement des contacts humains les rassurant dans leurs prises de choix, concernant les qualités de tel ou tel contrat d’assurance-vie. Ils émettent le besoin d’une disponibilité d’information avec des moyens de communiquer plus vite, de manière plus transparente, 24/7, via des outils de digitalisation. Et aujourd’hui nous sommes les premiers à proposer un produit d’assurance-vie luxembourgeois entièrement digital en France. Si un client veut être totalement digital, sans intervention humaine, il doit pouvoir être libre de cela.

« Si un client veut être totalement digital, sans intervention humaine, il doit pouvoir être libre de cela. »

Décideurs. Pouvez-vous revenir sur les charmes du contrat d'assurance-vie luxembourgeois ?

Wim Dieryck. Le premier avantage du contrat d’assurance-vie luxembourgeois est le principe du triangle de sécurité. Ce point est important, et extrêmement différenciant par rapports aux législations des pays voisins. Le triangle de sécurité place l’investisseur au centre des préoccupations de tous les intervenants dans un contrat d’assurance-vie. Il nous oblige par exemple, en tant qu’assureur à totalement ségréguer les actifs du client dans notre bilan. Il en va de même concernant la banque dépositaire et à notre régulateur qui garde un œil en ayant la possibilité de reprendre le contrôle. Combiné à cela, il y a le superprivilège qui fait que ce client ou investisseur va passer avant tout créditeur en cas de défaut de l’assureur. Le client sera payé avant les salariés, mais également avant l’Etat. La protection de l’investisseur est vraiment au cœur du système. Ensuite, il y a la capacité des contrats à combiner un certain nombre de sous-jacents et de typologies d’investissement qui sont extrêmement larges et flexibles. Le contrat d’assurance vie luxembourgeois permet d’y insérer des fonds d’investissement de type unités de compte, mais aussi des fonds internes collectifs, ou des fonds internes dédiés, sans oublier les fonds d’assurances spécialisés concernant des actifs dits « non traditionnels ». Cette offre nécessite un savoir-faire bien particulier, c’est pourquoi OneLife a mis un point d’orgue à investir sur un recrutement ciblé et de très haut niveau. Nous avons engagé des spécialistes issus du monde du private equity et des big four pour accompagner nos clients et nos partenaires pour l’investissement dans les actifs non-traditionnels.

Marc Stevens. Si on se place dans l’esprit d’une famille fortunée il y a également plusieurs intérêts. Bien entendu la flexibilité, mais aussi la portabilité simplifiée et les avantages fiscaux. De plus, dans un contexte de mobilité internationale accrue, notamment chez les jeunes, l’assurance vie permet de couvrir plusieurs générations où qu’elles soient dans le monde.

Décideurs. Comment évolue votre secteur d’activité, au Luxembourg à l’heure du tout digital ?

Marc Stevens. Il faut raisonner en termes de perspective historique de la place luxembourgeoise. Il y a une quinzaine d’années le Luxembourg était un endroit intéressant pour y placer des avoirs de manière discrète. Mais aujourd’hui, places aux évolutions législatives et au principe cardinal de la transparence fiscale qui s’étend au monde entier. Nous avons pu constater que le secteur financier a pris le chemin de l’ouverture, de l’échange d’informations, et de la transparence. C’est une tendance très forte qui a fait évoluer les mentalités. Par ailleurs, notre gouvernement et les autorités de contrôle qui gravitent autour de l’activité financière ont largement participé à ce changement inédit sur notre territoire. En effet, cela fait environ trois ans que nous investissons dans le digital et les nouvelles technologies, que ce soit sur les fintech, les insurtech, et les regtech, pour apporter notre soutien au développement mondial du secteur financier luxembourgeois. C’est sur cette vision que OneLife s’inscrit à cent pour cent.

Le futur verra l’utilisation croissante de la technologie pour simplifier les processus administratifs, et être beaucoup plus transparents et réactifs vis-à-vis des clients et des partenaires, en tant qu’assureur-vie. Enfin, la digitalisation nous permet de fournir une valeur ajoutée immédiatement palpable, en proposant un modèle hybride mi-technologique, mi-human touch.

Propos recueillis par Yacine Kadri

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