A. Valdes (Alto Invest) : « Nous réfléchissons à une opération de croissance externe dans la gestion d’actifs »

Décideurs. De nombreux acteurs gravitent autour du secteur des PME innovantes. Quels sont les principaux éléments qui vous différencient de vos concurrents ?

Antoine Valdes. Crées en 2001, nous pouvons valoriser nos quinze années d’expérience sur ce segment. À ce jour, nos équipes ont investi 330 millions d’euros dans plus de 140 participations. La singularité de nos investissements réside dans le fait que nous nous positionnons sur des PME-ETI innovantes, françaises mais également européennes, qu’elles soient cotées ou non-cotées. Nous réalisons uniquement des prises de participation minoritaires avec des tickets de 500 000 euros à 10 millions d’euros représentant 1 % à 30 % du capital de la société. Notre champ d’intervention couvre trois secteurs d’activité : celui des technologies et de l’information (SSII, Internet, logiciels), celui des sciences de la vie et celui de l’industrie. Une stratégie que nous avons initiée au travers de 36 fonds d’investissement auxquels ont souscrit 28 000 clients privés. Notons que nous avons lancé un fonds commun de placement à vocation générale (FCP) nous permettant de nous concentrer sur des entreprises en pleine phase de développement et dont la capitalisation boursière est comprise entre 150 millions d’euros et 6 milliards d’euros.

Décideurs. Pouvez-vous nous citer quelques exemples d’investissements que vous avez réalisés ?

A. V. Parmi les sociétés que nous accompagnons, je vous citerai la très prometteuse société de biotechnologie Gamamabs Pharma qui développe des anticorps thérapeutiques. Elle a réalisé une levée de fonds de 15 millions d’euros, à laquelle Alto Invest a bien sûr participé. DBV Technologies * mérite également d’être mise en exergue. Malgré un début d’année morose sur le plan boursier, la société biopharmaceutique connaît une croissance très importante grâce à l’élaboration d’une nouvelle méthode d'immunothérapie (patchs électrostatiques) pour les patients souffrant d’allergies alimentaires. Autre société que nous suivons avec grand intérêt : Ez-Wheel. Celle-ci est en train de commercialiser la première roue électrique autonome intégrant moteur et batteries. Nos investissements ne se limitent toutefois pas à l’Hexagone. Nous sommes actuellement positionnées sur un grand nombre de firmes européennes. Je pense à l’entreprise suédoise Vitrolife *, qui est actuellement le numéro deux mondial des instruments et solutions pour la fécondation in vitro. L’éditeur de logiciels britannique pour les administrations, Scisys *, présente également un potentiel de croissance très important.

Décideurs. Comment s’est déroulée votre dernière campagne de souscription ?

A. V. En 2015, 22 millions d’euros ont été récoltés sur notre véhicule d’investissement ouvrant droit à une réduction d’ISF et 14 millions d’euros sur celui ouvrant droit à une réduction d’impôt sur le revenu. Quant à notre fonds Nova Europe, dédié aux entreprises européennes innovantes et dont la capitalisation boursière est comprise entre 150 millions d’euros et 6 milliards d’euros, 6,5 millions d’euros y ont été investis.

Décideurs. Quelles sont vos ambitions pour les prochaines années ?

A. V. Si nous souhaitons rester concentrer sur notre savoir-faire historique, celle de la gestion d’actifs investis sur les PME innovantes, nous avons cependant la volonté d’élargir la taille de nos véhicules d’investissement et de lever de nouveaux produits. Nous réfléchissons également à une opération de croissance externe dans la gestion d’actifs.

 Propos recueillis par Aurélien Florin

 *Sociétés cotées : les fonds gérés par Alto Invest détiennent 4,84 % du capital de Scisys et moins de 1 % du capital de DBV et Vitrolife