Stanislas de Bailliencourt : « L’environnement est propice au stock-picking »
Décideurs. En 2016, la volatilité devrait jouer une nouvelle fois un rôle déterminant sur les marchés financiers.
Stanislas de Bailliencourt. La volatilité risque effectivement de perdurer sur les marchés, en raison notamment des incertitudes sur le plan macroéconomique et de la divergence des politiques monétaires des banques centrales. Il ne fait guère de doute que la volatilité augmentera, au fur et à mesure que nous avancerons dans le cycle économique. Malgré tout, l’environnement demeure encore favorable à l’investissement. Nous adoptons en conséquence une gestion dynamique de nos positions et du niveau d’exposition de nos portefeuilles. S’agissant de la part de liquidité de notre fonds, celle-ci est montée à un niveau historique en septembre 2015. Elle représentait 23 % de notre portefeuille alors que six mois auparavant nous étions totalement investis. Au cours du dernier trimestre de l’année, nous avons de nouveau enclenché une phase d’investissement au profit notamment des obligations d’entreprises privées, notées entre BBB et B, dont le rendement nous semble attractif (entre 3 % et 5 %). Nous choisissons des titres dont la duration est située entre trois et six ans. On notera entre autres notre participation aux émissions réalisées par Telecom Italia et Accor.
Décideurs. Le consensus des analyses joue en faveur des actions européennes. Partagez-vous cet optimisme ?
S. de B. Les marchés des actions européennes, large-cap et smid-cap, ont également notre préférence. L’environnement est propice au stock picking. Dans un même secteur, les divergences de performance entre les valeurs peuvent être significatives. C’est en repérant des valeurs décotées que nous pouvons créer la plus grande performance. Des titres du secteur automobile présentent ainsi un potentiel de hausse intéressant. Je pense notamment aux constructeurs de taille intermédiaire tels que Peugeot dont les progrès n’ont pas encore été pris en compte par les marchés. Il en est de même pour les équipementiers automobiles tels que Valeo, Faurecia et Plastic Omnium dont la rentabilité s’est fortement accrue au cours des dernières années. Les prestataires de services accompagnant les entreprises dans le cadre de leurs transformations digitales ne sont également pas dénuées d’intérêt.
Décideurs. De nombreux investisseurs se sont positionnés sur les obligations émises par les banques, émissions subordonnées et très subordonnées que l'on appelle Cocos bonds et additionnal tier one. Faut-il se méfier de ces titres ?
S. de B. Le segment des « CoCos bancaires » a séduit de nombreux investisseurs, mais disons-le clairement ce n’est pas notre cas. Le danger inhérent à ces nouveaux produits ne doit pas être écarté, ces derniers n’ayant pas encore été testés dans les périodes difficiles. Certes, les rendements sont supérieurs à ceux offerts par les dettes seniors, mais ils ne sont cependant pas beaucoup plus élevés que ceux constatés sur les anciennes « tier one », et avec une prise de risque autrement plus importante.
Propos recueillis par Aurélien Florin
Retrouvez la suite de cet entretien dans l'édition 2016 du supplément « Gestion de patrimoine & gestion d'actifs » de Décideurs Magazine