Training Orchestra est le logiciel de gestion de la formation leader à l’échelle mondiale, destiné aux organismes de formation et aux entreprises de plus de 1 000 salariés. Parmi ses nombreux clients : Engie, Dell, Havas, Carrefour, KPMG, l’Office français de la biodiversité… Son directeur commercial France, Antoine Lorne, explique l’importance de cet outil dans un écosystème complexe.
Antoine Lorne (Training Orchestra) : “La formation est un moyen puissant pour l’entreprise de rassembler ses collaborateurs”
Décideurs RH. Les solutions tech qui entourent la formation ont toutes des acronymes plus ou moins lisibles (TMS, LMS, LXP, CMS, SIRH). Pouvez-vous exposer les spécificités d’usage pour chaque solution tech au sein de l’écosystème de la formation ?
Antoine Lorne. Le TMS est l’outil de gestion en back office pour les acteurs de la formation, destiné aussi bien au service formation d’une entreprise qu’aux équipes d’administration et de gestion d’un organisme de formation. C’est ce qui sert à planifier, suivre les budgets, faire la gestion administrative et réglementaire de la formation.
Le LMS est l’outil des apprenants et du digital : c’est l’outil du e-learning. Les frontières peuvent être poreuses entre TMS et LMS sur certains points de gestion administrative (envoi de documents, convocations, inscriptions à des sessions d’apprentissage, etc.), qui peuvent se faire aussi bien sur un LMS que sur un TMS.
Le LXP est la surcouche front office. C’est l’interface d’accès au catalogue, une sorte de Netflix de la formation, où les apprenants peuvent retrouver les contenus accessibles en présentiel ou en ligne, et les partager. En bref, un LXP est une plateforme collaborative d’accès au catalogue de formation.
Le CMS, lui, est l’outil de création et d’édition de contenu digital, qui sera mis à disposition sur le LMS.
Enfin, en formation, les SIRH sont souvent utilisés dans des entreprises de plus petites tailles.
“Les capacités de paramétrage de Training Orchestra permettent la collaboration avec de grands comptes, afin de favoriser une gestion fine au sein d’environnements complexes et exigeants”
Qu’est-ce qui différencie la solution TMS de Training Orchestra du reste des acteurs de votre marché ?
Training Orchestra a fait le choix, depuis sa création, de rester axé sur le TMS, là où d’autres ont voulu étendre leur champ de fonctionnalités à d’autres thématiques RH, ou ont ajouté une couche de LXP en tant que LMS, par exemple. C’est un choix qui dilue malgré tout l’investissement R&D. Chez Training Orchestra, nous investissons tout le budget R&D sur notre logiciel de gestion de la formation. Ce qui fait que nous sommes leader sur le marché, c’est notre capacité à gérer aussi bien les besoins en formation des entreprises que ceux des organismes spécialisés. Nous sommes les seuls à le faire, de manière complète et unifiée.
L’autre point qui nous différencie est notre capacité à internationaliser notre solution : elle est multilingue, multidevises, adaptée à tous les fuseaux horaires. Nous sommes en mesure de gérer la formation selon des spécificités réglementaires locales. Par conséquent, nous avons des clients partout dans le monde et nous pouvons gérer la formation d’organisations multinationales.
Nous sommes aussi capables de gérer des structures complexes, avec un grand nombre d’entités qui doivent chacune gérer leur propre budget de formation tout en ayant des projets transverses ou locaux, mais devant chacun être piloté de manière centralisée, parfois même en multidevises. Un client américain peut avoir un budget de formation en dollars, mais sa filiale France va établir son budget en euros, tandis que la consolidation totale devra être formulée en dollars. Nous pouvons aussi accompagner des organisations avec des cols-bleus et des cols blancs, où les premiers doivent suivre régulièrement un certain nombre de formations obligatoires, ce qui ne sera pas le cas dans d’autres entités du groupe. Les capacités de paramétrage de Training Orchestra permettent la collaboration avec de grands comptes, afin de favoriser une gestion fine au sein d’environnements complexes et exigeants.
Pouvez-vous donner des exemples de réglementations spécifiques à la formation à l’international ?
En Espagne, par exemple, un organisme d’État finance, comme nos OPCO, la formation des entreprises. En Afrique du Sud, du fait de l’histoire du pays, les entreprises doivent démontrer qu’aucune ethnie n’est discriminée sur le plan de la formation pour pouvoir répondre à des appels d’offres. Notre TMS peut fournir l’ensemble des statistiques, ainsi que des bilans à même de prouver que l’organisation respecte les réglementations locales.
Pour quelles entreprises œuvrez-vous ? Y a-t-il des secteurs dans lesquels vous vous spécialisez ?
Nous intervenons sur tous les secteurs d’activité, aussi bien dans la banque et l’assurance que pour le compte de distributeurs ou d’industriels. Notre outil s’adresse à des entreprises comptant de 1 000 collaborateurs jusqu’à plusieurs centaines de milliers. Avec moins de 1 000 employés, l’outil SIRH suffit pour gérer la formation. D’ailleurs, de nombreux SIRH et LMS font appel à nous pour compléter leur suite dans le cadre d’appels d’offres : c’est le cas de 360Learning, RiseUp ou Docebo côté LMS et WorkDay, SuccessFactors ou encore Altays côté SIRH. Cette capacité à travailler en partenariat est aussi une de nos forces : nous sommes compatibles avec les principaux LMS et SIRH du marché.
Quels sont les aspects de votre offre qui satisfont le mieux vos clients ?
Le critère le plus souvent cité est celui du gain de temps permis par l’automatisation de bon nombre de processus et par notre excellence opérationnelle, car la gestion de la formation est très chronophage. La fluidité de la planification séduit également : dans de nombreux contextes, l’organisation de la formation est de plus en plus complexe, avec divers types d’intervenants pour animer un parcours de formation, dans des lieux parfois différents ou en hybride. Or tout cela requiert un outil suffisamment complet pour coordonner les agendas des intervenants, réserver une salle pour le présentiel, générer une invitation pour les personnes qui suivront la session à distance…
Enfin, nos clients apprécient la fiabilité des données que génère notre outil : en arrivant chez un nouveau client, il est fréquent de se rendre compte que beaucoup de fichiers Excel tournent en parallèle, avec les risques que cela induit. Training Orchestra peut fiabiliser les données de formation au sein des organisations.
Nous permettons également aux organismes de formation de gérer davantage de volume, et donc d’augmenter leur rentabilité et leur chiffre d’affaires.
L’Office français de la biodiversité fait partie de vos clients publics : en matière de RSE, comment vous assurez-vous que la solution Training Orchestra ait une empreinte carbone aussi faible que possible ?
Nous y sommes attentifs, ce qui nous a valu de recevoir une médaille de bronze d’EcoVadis portant sur ce point. Nous avons aussi spécifiquement choisi notre hébergeur, certifié Greencloud, sur la base de ce critère.
Comment est-ce que l’IA accélère les capacités de votre solution TMS ?
Aujourd’hui notre angle de travail est celui de la planification intelligente : nombre de sessions à créer, plannings ajustables à la demande…
“Le présentiel a repris une place prédominante car la formation est un moyen puissant pour l’entreprise de rassembler ses collaborateurs”
Quelles tendances identifiez-vous dans le monde de la formation professionnelle ?
Le Covid a rebattu les cartes concernant les modalités pédagogiques. Quatre ans plus tard, de nouveaux modes de formation ont été développés, mais le présentiel a repris une place prédominante car la formation est un moyen puissant pour l’entreprise de rassembler ses collaborateurs, et fait donc l’objet d’un investissement visant la cohérence d’équipe. Par exemple, Havas a investi dans une extraordinaire salle de formation ; Michelin a transformé un ancien espace industriel pour en faire un lieu magnifique, «la Manufacture des Talents », entièrement consacré à la formation. Pour autant, l’hybridation est très forte : une session présentielle est souvent suivie d’une classe virtuelle, puis d’un quiz et d’autres modules en ligne qui complètent l’expérience pédagogique.
Les entreprises sont également de plus en plus nombreuses à ouvrir des universités internes, qui sont aussi l’occasion pour elles de vendre des formations à des partenaires et des clients. Cela en fait non plus des postes de dépenses, mais de nouveaux pôles commerciaux. Ainsi, dans la mesure où Training Orchestra est destiné aussi bien aux organismes spécialisés qu’aux pôles de formation des entreprises, celles-ci sont de plus en plus nombreuses à utiliser ces deux modules, dans le but de gérer dans la même solution des populations internes et externes et, par cette mutualisation, de mieux remplir les sessions.
Il semble que la formation demeure un point d’attractivité fort pour les entreprises : la crise peut-elle selon vous raboter ce budget, ou vous semble-t-il sacralisé ?
Nous nous apercevons que la formation est protégée dans les entreprises car elle touche d’autres sphères des RH. Les nouvelles générations ont des attentes importantes sur l’offre de formation proposée par les employeurs, et cela constitue un facteur d’attractivité et de rétention des talents non négligeable.
Par conséquent, nous ne constatons aucun ralentissement, au contraire : les entreprises investissent dans ce pôle en s’assurant que cela réponde à un besoin stratégique d’upskilling ou de reskilling des équipes, de rentabilité et de performance. Dans ce sens, le TMS est un outil puissant à l’appui des directions formation, pour intégrer leurs KPIs et mesurer ensuite l’efficacité de leur action.
Propos recueillis par Judith Aquien