BCE : Christine Lagarde annonce un statu quo des taux directeurs
La majeure partie des secteurs d’activité européens était suspendue aux annonces de Christine Lagarde ce jeudi 26 octobre. Si l’inflation de la zone euro a certes diminué cette année pour atteindre 4,3% en septembre dernier contre 5,2% en août 2022, elle reste encore largement au-dessus de l’objectif à moyen terme de 2% fixé par l’institution européenne.
Dans un contexte où les voyants économiques se dégradent du fait de la baisse des investissements engendrés par les hausses de taux successifs, la BCE a finalement choisi de marquer une pause avec un taux de refinancement maintenu à 4,5%, le taux de facilité de dépôt à 4% et celui de prêt marginal à 4,75%. Une baisse des taux directeurs auraient été "prématurée" au regard d’une hausse des prix toujours galopante selon l’ancienne ministre de l’Économie française, et qui risque de se maintenir plus longtemps que prévu.
"Nous pensons que le cycle de hausse des taux de la BCE est terminé et que la décision prise aujourd'hui de maintenir les taux à 4 % se prolongera jusqu'en 2024" Gurpreet Gill, Goldman Sachs
Risques géopolitiques en embuscade
De la même manière que le conflit entre l’Ukraine et la Russie avait joué sur l’inflation énergétique dans le monde l’hiver dernier, celui au Proche-Orient pourrait répéter le même schéma : "Les tensions géopolitiques accrues peuvent faire monter les prix énergétiques à court terme tout en rendant les prévisions de moyen termes plus incertains." affirme Christine Lagarde.
Cependant, la décision de la gardienne de la politique monétaire européenne devrait calmer les acteurs économiques de tous bords qui plaidaient pour un ralentissement de la hausse des taux depuis plusieurs mois. Tout en espérant que cette situation se perpétue dans le temps. C’est le cas de Gurpreet Gill, Macro Strategist Global Fixed Income chez Goldman Sachs Asset Management : "Nous pensons que le cycle de hausse des taux de la BCE est terminé et que la décision prise aujourd'hui de maintenir les taux à 4 % se prolongera jusqu'en 2024. La hausse des prix de l'énergie présente un nouveau risque de hausse de l'inflation globale, mais la croissance modérée et le ralentissement de l'inflation de base devraient barrer la route à de nouvelles hausses de taux." Réponse avant la fin de l’année pour connaître les prochaines annonces de la BCE en la matière mais aussi celles de la FED concernant les taux américains.
Tom Laufenburger