Anne-Catherine Stimpfling (Groupe Bertrand) : "Sous l’impulsion de son fondateur, nous avons récemment procédé à une nouvelle organisation du groupe"
Décideurs. Comment êtes-vous arrivée au poste de directrice financière du groupe Bertrand ?
Anne-Catherine Stimpfling. Ce qui m’a amenée dans ce family office, c’est d’abord ma double casquette financière et opérationnelle. Après mon expérience chez Mazars, j’ai rejoint Eurazeo où j’ai enrichi mes compétences techniques. Au sein de ce fonds, j’ai aussi travaillé sur la prise de participation dans Carambar& Co qui était alors un carve- out de Mondelez. C’est par cette opération puis mon aventure au sein de la direction financière de ce célèbre groupe de confiseries que j’ai acquis mes compétences opérationnelles.
Pour ma part, c’est la rencontre avec son fondateur et actionnaire, Olivier Bertrand, qui m’a motivée à rejoindre le groupe. Il est extrêmement stimulant et inspirant de travailler aux côtés d’un entrepreneur aussi riche en idées de développement et qui vous embarque avec lui dans son ambition. De même avec Christophe Gaschin, directeur général du groupe, qui partage cette vision entrepreneuriale dynamique.Ce qui explique pourquoi le duo fonctionne si bien. C’est en partie grâce à cette entente, que nous connaissons une forte croissance.
"Chacun de nos pôles est indépendant et dispose d’un management ainsi que d’une direction financière qui lui est propre"
Vous rassemblez sous une même bannière toutes vos enseignes en franchise comme Burger King, comment fonctionne ce business model ?
Sous l’impulsion d’Olivier Bertrand, nous avons récemment procédé à une nouvelle organisation de nos participations. Ainsi, notre première activité est celle de la franchise sous l’entité "Bertrand Franchise". Celle-ci regroupe Burger King, l’enseigne de street food Pitaya mais aussi nos enseignes de restauration à thème comme Léon, Hippopotamus ou encore Au Bureau. Notre second pôle, celui de l’art de vivre à la française, rassemble nos grandes brasseries parisiennes et nos concessions attractives dans des lieux stratégiques comme le parc Disneyland Paris. Enfin, deux pôles complètent notre activité avec un pôle immobilier et un pôle de diversification qui gère nos participations minoritaires.
Chaque pôle est indépendant et dispose d’un management ainsi que d’une direction financière qui lui est propre. Pour certaines structures, nous combinons aussi des partenaires minoritaires comme le fonds Bridgepoint qui accompagne notre franchise Burger King.
Qu’est-ce qui vous attire le plus dans ce métier ?
Au quotidien, pas un jour ne ressemble au précédent. On touche à tous les sujets fondamentaux, de la gestion des comptes de l’entreprise à la relation avec nos partenaires financiers, en passant par l’organisation des équipes. Moi qui déteste la routine, je suis aux anges avec cette variété de sujets stratégiques à traiter !
Selon vous, quelles sont les qualités d’un bon directeur financier aujourd’hui ?
Par sa transversalité, la direction financière demande de nombreuses qualités. Principalement, celle de disposer d’une forte capacité d’organisation, afin de donner le bon rythme aux différents projets. L’aspect humain, est aussi primordial, un DAF doit faire preuve de pédagogie et de diplomatie pour souder mais aussi motiver ses équipes et accompagner les opérationnels. Enfin, le directeur financier d’aujourd’hui doit accompagner son organisation autour des enjeux de développement durable.
Parcours :
- 2008 : décroche son diplôme de l’École Centrale de Lyon
- 2008 : devient auditrice chez Mazars
- 2013 : rejoint Eurazeo comme auditrice interne
- 2017 : rallie Carambar&Co en tant que responsable performance, projets et M&A
- 2021 : intègre Bertrand Corp au poste de directrice financière
Propos recueillis par Tom Laufenburger