En six ans, Choose France est devenu le rendez-vous annuel incontournable des investisseurs étrangers en France. L’édition 2023, qui a lieu aujourd’hui à Versailles autour d’Emmanuel Macron, à l’origine de l’initiative en 2018, met en lumière une fois de plus l’attractivité économique de l’Hexagone. Qu’en retenir ?
6 chiffres à retenir de la 6e édition de Choose France
13 milliards d’euros d’investissements
L’annonce phare de la journée ? Les 13 milliards d’euros d’investissements étrangers attendus cette année en France, un montant en nette augmentation par rapport aux deux années précédentes (3,6 milliards en 2021 et 10,6 milliards en 2022) et qui correspond à 28 projets d’extension ou d’implantation.
206 CEO étrangers à Versailles
L’édition 2023 de Choose France aura rassemblé au total 206 CEO de multinationales porteurs de projets d’investissement dans l’Hexagone. La moitié d’entre eux sont européens, dont Nokia qui a annoncé vouloir créer 500 emplois en R&D à Lannion et Saclay, Holosolis, spécialiste des panneaux photovoltaïques qui prévoit d’investir 710 millions d’euros d’ici à 2025 dans une nouvelle usine en Moselle, et le géant belge de la chimie Solvay. Étaient également présents 20% d’investisseurs nord-américains, dont de grands noms comme Elon Musk, patron – entre autres – de Tesla, Disney ou encore Pfizer, et 15% d’investisseurs asiatiques dont ArcelorMittal et le taiwanais ProLogium. Pionnier mondial de la batterie solide, ce dernier a annoncé l’implantation à Dunkerque de sa première gigafactory, qui correspond à un investissement total de 5,2 milliards d’euros.
Avec @ElonMusk, nous avons parlé de l’attractivité de la France et des avancées significatives dans les secteurs des véhicules électriques et de l’énergie. De régulation numérique également. Nous avons tant à faire ensemble. Rendez-vous cet après-midi au Sommet #ChooseFrance ! pic.twitter.com/oTI0HboDXE
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 15, 2023
1 259 implantations ou extensions annoncées
Publié à l’occasion du sommet Choose France, le baromètre EY sur l’attractivité des économies européennes place, une année de plus, la France à la tête du classement. Avec 1259 implantations ou extensions d’usines annoncées, soit une hausse de 13%, le pays se positionne devant le Royaume-Uni et l’Allemagne. Une politique de réindustrialisation annoncée comme la « mère de toutes les batailles » par le chef de l’État.
- 15 % d’emplois créés
Malgré un nombre de projets d’investissement croissant, le nombre d’emplois créés en France par les investisseurs étrangers a chuté de 15%. Une spécificité française, car le nombre d’emplois créés à la suite d'un investissement en France est plus faible (33) que ceux créés dans le reste de l’Europe (58 en Allemagne et 59 au Royaume-Uni) toujours d’après le baromètre EY.
Seulement 78 projets d’installation de quartiers généraux
Les postes créés par des IDE sur le territoire concernent en majorité des extensions et des implantations d’usines, et peu de centres de R&D ou de centres de décisions. Soixante-dix-huit projets de quartiers généraux ont été réalisés en 2022 d’après l’étude d’EY, contre 133 au Royaume-Uni dont l’attractivité souffre pourtant du Brexit. En cause, un manque de stratégie nationale pour attirer ce type de projets et un régime fiscal plus coûteux, notamment en matière de fiscalité des dividendes et des bonus ou autres revenus exceptionnels.
53 % des investisseurs manifestent leurs intentions d’investir sur le long terme
Les intentions d’investissement en France sont élevées à court terme mais les perspectives à 3 ans sont en recul par rapport aux années précédentes. En 2021, 74 % des investisseurs étrangers estimaient que l’attractivité de la France allait s’améliorer, ils étaient 63 % en 2022 et seulement 53% début 2023. Un recul qui s’explique par l’incertitude des investisseurs étrangers due aux conséquences du conflit ukrainien et par un manque de confiance en la capacité de la France de garantir une stabilité économique et politique.
Céline Toni