Ronan Lebraut, ex-CEO d’Etanco, et Rajaa Mekouar, entrepreneuse et investisseuse, lancent un club dédié aux dirigeants-actionnaires de sociétés sous LBO. Objectif : recenser les bonnes pratiques, networker, noter les prestataires ou encore porter les sujets fiscaux auprès de Bercy.
Le LBO club ouvre ses portes
Les patrons d’entreprise se sentent souvent bien seuls quand il s’agit de prendre de lourdes décisions stratégiques. Les dirigeants de sociétés sous LBO peut-être encore davantage. Car l’écosystème dans lequel ils évoluent s’avère complexe et mouvant. Afin de réunir les expériences des uns et des autres, de mettre en avant les bonnes pratiques du marché, de s’informer au fil de l’eau des nouveautés en matière tant fiscale que de due diligence et de valorisation, Ronan Lebraut, ex-CEO d’Etanco, a décidé de fonder un club dédié aux dirigeants-actionnaires de sociétés sous LBO. Son nom ? Le LBO Club.
S’informer et échanger
"J’ai monté ce club en me basant sur ma propre expérience, explique son président. J’ai effectué mon premier LBO mid-cap à 30 ans. Ce n’est pas quelque chose que l’on apprend à l’école. On n’est pas préparé à ce genre d’opération. Depuis j’ai mené trois autres LBO et, à chaque fois que je préparais ma sortie, je devais tout réapprendre. Les rétrocessions de valeur, les due diligences, les management packages ou encore la fiscalité évoluent en permanence."
"Nous serions plus intelligents et efficaces si nous étions informés durant toute la vie du LBO de son écosystème afin de prévoir son impact"
Le club, cofondé avec l’entrepreneuse et investisseuse Rajaa Mekouar, poursuit plusieurs objectifs. À commencer par communiquer sur les (bonnes) pratiques du moment. Ronan Lebraut en est convaincu : "Nous serions plus intelligents et efficaces si nous étions informés durant toute la vie du LBO de son écosystème afin de prévoir son impact." Chaque trimestre les dirigeants se réuniront autour d’un intervenant "qui a pignon sur rue" avec qui ils pourront évoquer des thèmes précis. Ces séances seront suivies de dîners entre les membres du club. Pour faciliter le networking, les chefs d’entreprise disposeront d’un annuaire.
Ranking et lobbying
Le club souhaite également travailler sur son propre ranking afin d’évaluer les prestataires. "Pour le moment, les prestaires sont notés sur des critères quantitatifs mais nous voudrions inclure des critères qualitatifs grâce à nos retours d’expérience", explicite Ronan Lebraut. Le club compte aussi se rapprocher d’un cabinet d’avocats afin de prendre langue intelligemment Bercy pour porter les sujets ayant notamment trait à la fiscalité.
L’organisation espère atteindre la centaine de membres d’ici à la fin de l’année, ce qui lui permettra d’être représentative de l’univers LBO. Une cinquantaine de chefs d’entreprise devraient avoir adhéré avant l’été. Dans le futur, Ronan Lebraut souhaiterait que d’autres clubs s’ouvrent en Europe. "Les conditions des deals sont très différentes d’un pays à un autre. Nous aimerions aller vers davantage d’harmonisation", précise Ronan Lebraut. Les bases sont posées.
Olivia Vignaud