J.B. Marchand (Amala Partners): "Je tiens à placer les équipes au centre du jeu"

 Décideurs. Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?

Jean-Baptiste Marchand. Je fais ce métier de conseil en M&A depuis plus de vingt ans. Dès ma sortie de l’ESCP, j’ai été recruté chez Lazard dans l’équipe large-cap. À l’époque, j’ai assisté à des opérations comme celles de Vivendi Universal et Total Elf : ce sont des dossiers passionnants qui ont influencé la structure capitalistique de notre pays et l’économie réelle. Ce qui m’a tout de suite plu dans le M&A, c’est cette possibilité de réaliser un projet d’entreprise concret : vous avez certes la notion de chiffre et de performance mais pas uniquement. C’est toujours un croisement entre une histoire d’individus et celle d’un business. En 2020, je perçois qu’il existe une place dans le marché pour mener un projet entrepreneurial avec une banque d’affaires pour conseiller les entrepreneurs et les investisseurs qui transforment notre économie. J’ai alors constitué une équipe et lancé Amala Partners.

Au cours de votre carrière, quelle a été l’opération qui vous a le plus marqué ? Et pour quelles raisons ?

Il n’y en a pas. C’est comme si vous me demandiez lequel de mes enfants je préfère ! Chez Amala, nous nous mettons au service de nos clients et de leurs ambitions et sommes fiers de leurs trajectoires et de toutes les opérations sur lesquelles nous les avons conseillés. J’ai un attachement particulier pour les transactions mid-cap, car, en tant que conseil, vous arrivez dans un moment structurant pour les chefs d’entreprise. Il faut créer une relation de confiance et les accompagner au mieux pour apporter de la valeur à leur projet.

"Réunir et animer un collectif avec des profils agiles, engagés et complémentaires est la clé pour apporter des solutions sur mesure"

Quels sont vos souvenirs professionnels les plus forts ?

J’en citerai trois. Tout d’abord la rencontre avec Jean-Jacques Guiony [actuellement directeur financier de LVMH, Ndlr] qui m’a recruté chez Lazard à ma sortie de l’ESCP. Ensuite le début de l’aventure avec Patrick Maurel avec qui j’ai fait chemin commun pendant près de vingt ans. Enfin, la création d’Amala Partners en 2020 qui repose sur la conviction que le marché serait réceptif à un retour aux fondamentaux du métier de banquier d’affaires : indépendance, relations de long terme, intégrité et excellence. Je tiens à placer les équipes au centre du jeu et suis très attentif à leur constitution. Elles doivent être à l’écoute de nos clients et comprendre au mieux leurs projets et leurs ambitions. Réunir et animer un collectif avec des profils agiles, engagés et complémentaires est la clé pour apporter des solutions sur mesure et négocier des opérations au-delà de leurs attentes.

Qui était votre mentor ?

Patrick Maurel, sans hésitation. Lorsque je l’ai rencontré en 2001, j’ai tout de suite eu envie de le rejoindre et de travailler avec lui sur ces missions dans lesquelles l’entrepreneur est au centre du jeu. Pour faire notre métier, il faut aimer les entreprises, aimer les dirigeants et savoir leur apporter les meilleures solutions.

En dehors de votre métier, avez-vous des passions en particulier ?

J’aime beaucoup faire du ski et naviguer. J’apprécie la montagne et la mer, elles nécessitent, comme le M&A, la mesure du risque et le goût de l’effort, il faut être résilient et le savoir-faire technique est indispensable. Ce sont aussi des moments de partage conviviaux avec ma famille. J’ai trois filles et alors que nous courons tous beaucoup dans nos vies, les occasions de se retrouver ensemble, hors du quotidien citadin, permettent un véritable équilibre.

Pacours:

• 2000 : diplômé de l’ESCP
• 2000 : arrive chez Lazard en tant qu’analyste
• 2002 : rejoint l’équipe de M&A de Patrick Maurel chez Arthur Andersen
• 2006 : devient Partner chez Aforge Finance
• 2009: intègre Leonardo & Co en tant que Managing director
• 2015 : Managing partner chez Natixis Partners
• 2020: lancement d’Amala Partners.

Propos recueillis par Céline Toni