Le marché des cessions et acquisitions signe une forte reprise d’activité
Si le marché des cessions et acquisitions d’entreprises en France reste actif sur le premier trimestre 2022 avec un encours important d’opérations, la dernière édition du baromètre "Régions & Transmission : panorama des cessions et acquisitions de PME relève un tassement relatif du volume de closings. Le document, établi par In Extenso finance & transmission en partenariat avec Epsilon Research, qui couvre toute l’année 2021, passe en revue un échantillon significatif de 1 172 opérations dont le montant s’établit entre 1 et 50 millions d’euros en termes de valorisation. Il propose un décryptage de l’évolution des deals de cession-transmission de PME (opérations de cession majoritaire) région par région et par secteur d’activité. À cette analyse s’ajoutent 12 focus régionaux qui détaillent le nombre de transactions, les tranches de valorisation, une sélection d’opérations significatives ainsi que les domaines les plus représentés en nombre de deals. Sans oublier le profil des acquéreurs et des vendeurs, y compris la géographie des acheteurs.
"La reprise d’activité observée l’an passé porte le nombre total d’opérations à 1 172, soit un niveau quasi identique à l’année 2019, au cours de laquelle un nombre record de 1 300 deals avait été recensé", déclare Marc Sabaté, associé et directeur général d’In Extenso Finance & Transmission qui précise : Au-delà de l’effet de réajustement, ce volume important s’explique aussi par le fait que les confinements successifs ont poussé de nombreuses entreprises à prendre du recul sur leur stratégie de développement et à décider de se recentrer sur leurs activités phares en cédant leurs activités annexes ou, à l’inverse, à saisir de nouvelles opportunités de croissance externe. Au total, après une année 2020 de stop and start, 2021 a été l’année du rebond, avant celle du restart, d’une nouvelle dynamique du marché basée sur tendances fortes de digitalisation des entreprises, d’intégration des paramètres RSE et d’investissement dans la transition écologique."
La reprise d’activité observée l’an passé porte le nombre total d’opérations à 1 172, soit un niveau quasi identique à l’année 2019
L’Île-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes en pole position
Avant tout, le volume des transactions a augmenté de 41,4 % en 2021 par rapport à l’année 2020, proche du niveau record observé en 2019. Une forte embellie a été observée dans les régions affectées en 2020 Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes ressortent toujours en tête de classement enregistrant respectivement 42 et 16 opérations. Une prépondérance qui s’explique notamment par la concentration et l’attractivité de leur marché. Toujours en 2020, la Normandie, les Pays-de-la-Loire, le Centre-Val-de-Loire et les Hauts-de-France, particulièrement touchées par la crise sanitaire, avaient connu une chute brutale du volume des opérations qui s’expliquait notamment par la dominante industrielle de ces régions, dont le tissu de PME est plus disséminé, et qui avaient moins la possibilité de digitaliser leurs activités.
En 2021, le volume des opérations est reparti à la hausse dans ces régions, augmentant de 119 % en Centre-Val-de-Loire, de 16 % en Normandie, de 361 % dans les Pays-de-la-Loire et de 81 % dans les Hauts-de-France. Les régions Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Bretagne, quant à elles, ont été portées par le dynamisme de certains secteurs d’activité comme l’agroalimentaire. De son côté, l’axe Paris-Lyon a fait preuve d’agilité pour passer en mode télétravail et dématérialisation.
La plupart des secteurs pénalisés en 2020 montrent des signes de rétablissement. Les plus exposés à la crise du Covid-19 ont mécaniquement vu le nombre d’opérations chuter. En 2021, l’allègement des protocoles sanitaires, l’adaptation des entreprises et la reprise économique ont permis aux deals M&A de repartir dans certains domaines particulièrement fragilisés en 2020, comme le BTP (+ 78 %), la distribution (+ 57 %) ou les activités de biens d’équipement (+ 188%). En revanche, dans les filières très exposées aux mesures sanitaires, telles que l’automobile, l’aéronautique, le tourisme, l’hôtellerie et les loisirs, les opérations de M&A ont continué à être différées, les cédants attendant que le business reparte pour favoriser la valorisation de leur entreprise. Dans les secteurs qui avaient réussi à tirer leur épingle du jeu pendant le pic de la crise sanitaire, le volume des opérations est resté en croissance. Ainsi, dans l’agroalimentaire, qui avait bénéficié de l’ouverture quasi-exclusive des commerces essentiels il y a deux ans, le volume des opérations a continué de croître de 10 % l’an passé. Dans la santé et la pharmacie (+ 18 %), les technologies, médias et télécommunications, le nombre d’opérations a continué de croître.
La plupart des secteurs pénalisés en 2020 montrent des signes de rétablissement
Le retour des fonds d’investissement et des sociétés cotées sur le marché du smid-cap
Si les sociétés non cotées demeurent en tête des acquéreurs sur le marché du M&A (65 %), 2021 aura vu le retour des fonds d’investissement (14 %) et des sociétés cotées (13 %) qui, en 2020, avaient revu leur stratégie de build-up pour se recentrer sur leurs propres activités et celles de leurs participations. En 2021, les fonds sont revenus sur ce marché avec un appétit renouvelé pour des cibles smid-cap. En 2021, les sociétés cotées ont ainsi été très actives en santé-pharma, représentant 31 % des acquéreurs. Les fonds d’investissement ont, quant à eux, été très présents sur les secteurs de l’énergie, des matières premières et de la chimie (28 % des acquéreurs). Au niveau national, la part des acquéreurs français a diminué mais reste supérieure à son niveau de 2019 (83 % en 2021 contre 81 % en 2019). Cette part a également progressé sur les régions Centre-Val de Loire, Hauts-de-France, Pays-de-la-Loire et PACA.
Au niveau national, la part des acquéreurs français a diminué mais reste supérieure à son niveau de 2019.
Au niveau international, en forte progression, le nombre de transactions réalisé par le Royaume-Uni en fait le premier acquéreur étranger, gommant ainsi l’effet post-Brexit, l’Allemagne se classant au 3e rang. Les États-Unis occupent la 2e place de ce classement avec 38 acquisitions et la Belgique avec 13 acquisitions, la 4e position. Le panorama complet région par région peut être consulté ICI.
Emmanuelle Serrano