Fiscalité, pouvoir d'achat : ce que contient le programme d'Emmanuel Macron
Emmanuel Macron est entré tardivement dans la course à la présidentielle en se déclarant candidat le 3 mars. Mais bien évidemment, l’essentiel de son programme était prêt. Restait à trouver le bon moment pour le présenter, l’opposition lui faisant un procès en esquive. Finalement, les grandes lignes de son projet ont été dévoilées le 17 mars à Aubervilliers où durant plus de 4 heures, le président-candidat a aligné les chiffres et les promesses. Quelles sont les principales mesures en matière de pouvoir d’achat et fiscalité ? Réponse ici. Précisons qu’en 2017, Emmanuel Macron avait dévoilé publiquement son projet le 2 mars pour un premier tour qui avait eu lieu le 23 avril.
Baisse d’impôts
S’il est réélu, le président-candidat promet 15 milliards d’euros de réduction d’impôts. Soit moins que les 50 milliards d’euros actés, selon les calculs de Bercy, lors de son premier quinquennat. Mais depuis la crise, les plans d’aide et de relance sont passés par là. La moitié de la diminution proposée concernera les ménages, l’autre les entreprises. Du côté de celles-ci, les impôts de production, déjà rabotés de 10 milliards sous l’actuelle mandature, devraient fondre de 7 milliards supplémentaires avec la suppression de la part de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE). Pour ce qui est des particuliers, Emmanuel Macron entend supprimer la redevance, ce qui ferait gagner 138 euros par an aux Français disposant d’une télévision, et alléger les droits de succession.
Droits de succession
À l’instar de la majorité des autres candidats à la présidentielle, le candidat Macron souhaite relever le plafond d’abattement des droits de succession. Actuellement, les Français peuvent transmettre 100 000 euros à leurs héritiers en ligne directe. Le président propose de monter ce seuil à 150 000 euros. L’objectif ? Prendre en compte l’évolution des prix de l’immobilier et faire un geste en faveur de la "transmission populaire". Pour les petites et moyennes successions en ligne indirecte, il souhaite mettre en place un abattement de 100 000 euros. Soit plus que le montant défiscalisé en place, qui s’élève à 15 932 euros pour un héritage vers des frères et sœurs et 7 967 pour les neveux et nièces.
Conditionnement du RSA
Après une baisse du chômage pendant son premier quinquennat, Emmanuel Macron vise le plein emploi pour son éventuel prochain mandat. Pour y parvenir l’une des mesures concerne le RSA. Le président envisage de le réformer pour obliger les bénéficiaires à "consacrer 15 à 20 heures par semaine pour une activité permettant d’aller vers l’insertion professionnelle, soit de formation en insertion, soit d’emploi". Une proposition qui fait déjà couler beaucoup d’encre.
Prime de pouvoir d’achat
Le candidat souhaite tripler la prime dite Macron pour la porter à 3 000 euros, sous condition de signature d’un accord d’intéressement. L’an dernier, ce sont près de 4 millions de salariés qui ont touché cette prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (PEPA) exonérée d’impôts et de cotisations sociales et versée sur la base du volontariat des entreprises. En moyenne, les travailleurs concernés ont perçu 506 euros, soit 2 milliards d’euros.
Réforme des retraites
Elle n’a pu être menée à bien sous le précédent quinquennat, stoppée par la crise sanitaire. La réforme des retraites revient en deuxième semaine. Emmanuel Macron confirme vouloir porter progressivement l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans, avec un système de trimestres progressifs. La fin des régimes spéciaux est toujours d’actualité. Le candidat précise néanmoins vouloir "prendre en compte les carrières longues", "les questions d’invalidité" ainsi que la "réalité des métiers et des tâches pour avoir un système qui est juste". Il compte également mettre en place une pension de retraite minimum de 1 100 euros.