Installé depuis dix ans en France, le cabinet international McDermott Will & Emery poursuit sa croissance aussi bien au niveau mondial qu’au sein du bureau parisien. Sa réputation n’est plus à faire dans le domaine du corporate et plus particulièrement en matière d’opérations de fusions-acquisitions. Une activité dense sur laquelle revient Guillaume Kellner, associé du cabinet.

Décideurs. Quelle a été l’activité du cabinet en matière de M&A pour l’année 2021 ?

Guillaume Kellner. L’activité du cabinet est à l’image du marché, très soutenue. Pour y répondre, nous avons recruté 35 collaborateurs depuis le début de l’année – dont deux tiers pour l’équipe corporate. Après une importante croissance organique en 2020, les indicateurs pour 2021 sont très bons au sein du bureau français comme au niveau global.

Sur quels secteurs avez-vous été particulièrement sollicités cette année ?

Tout d’abord, notre activité est par principe multisectorielle. Nous sommes cependant très présents dans la ­santé – à ­Paris mais plus généralement sur l’ensemble de nos bureaux –, notamment en matière de produits pharmaceutiques. Les sociétés que nous accompagnons vont de la start-up aux grands groupes pharmaceutiques mais nous travaillons également dans les services de la santé aux côtés de cliniques privées, d’Ehpad ou encore d’établissements de soins. Nous sommes par ailleurs également actifs dans les secteurs des ­vétérinaires, des dentistes ou encore de la radiologie qui suscitent beaucoup ­d’intérêt actuellement.

De même, nous intervenons régulièrement pour des centres médicaux généralistes, qui intéressent de plus en plus d’acteurs, qu’ils soient fonds d’investissement ou concurrents. Dans ce cas, il s’agit le plus souvent d’opérations de diversification ou de consolidation. Pour les fonds, il est plutôt question d’opérations de structuration, souvent complexes.

Par ailleurs, nous sommes particulièrement actifs dans le domaine des activités régulées où nous possédons une expertise reconnue dans les télécoms et l’énergie. Des secteurs très dynamiques en ce ­moment. Nous avons d’ailleurs récemment finalisé une opération pour un acteur coréen majeur de l’énergie solaire.

"Le cabinet a beaucoup évolué au cours des dix dernières années et de façon exponentielle depuis deux ans"

Quels dossiers majeurs ont marqué votre année ?

Nous intervenons sur des dossiers fortement concurrentiels où la taille de l’équipe est importante pour répondre à la pression qui en découle. Cela demande une grande réactivité lors de processus, qui se jouent parfois en quelques jours, voire en quelques heures et pour des enjeux très significatifs. Nous disposons de la masse critique pour mener à bien des opérations de capital-­investissement et de fusions-­acquisitions très rapidement et avec efficacité.

Dans le même temps, nous traitons des dossiers plus lourds, notamment avec des opérations de carve-out pour lesquelles il faut parfois plusieurs mois de travail et de détourage. Cela a été le cas dans des dossiers de place dans le secteur de la santé et de l’énergie avec RES, Renewable Energy System, notamment.

Les opérations de carve-out se sont-elles généralisées ces derniers mois ?

Je ne parlerai pas de tendance même si certaines belles opérations de carve-out se sont réalisées cette année comme celles de RES ou Korian.

Ce sont des opérations très intéressantes par leur complexité. La documentation contractuelle s’étant alourdie, il faut en définir le périmètre. Pour certaines opérations, près de six à douze mois sont nécessaires entre la signature d’un accord et sa réalisation ; dans le cas du groupe RES, cela a été beaucoup plus rapide et simple.

"Notre activité est par principe multisectorielle"

Et en matière d’investissements étrangers ?

Nous notons assez peu de blocages en pratique mais le sujet a pris une certaine ampleur dans les phases préparatoires des processus de vente. La question est évidemment importante et les conseils en France et à l’étranger ont souvent du mal à prendre des positions claires au vu de réglementations volontairement larges s’agissant de secteurs sensibles. Les acheteurs sont souvent dans l’obligation de notifier l’opération aux autorités alors que la plupart du temps il n’y a ni contrôle ni problématique particulière, ce dont certaines administrations se plaignent elles-mêmes.

Par exemple, nous avons dû y recourir récemment à la demande d’un vendeur, dans le domaine de l’énergie qui fait partie des secteurs d’activité dans lesquels les investissements sont soumis à autorisation préalable. Même s’il n’y a bien souvent aucun obstacle, les ­calendriers des processus sont nécessairement impactés.

Les équipes continuent de se développer, quels sont les prochains projets du cabinet ?

Le cabinet a beaucoup évolué au cours des dix dernières années et de façon exponentielle depuis deux ans. Nous avons atteint une taille satisfaisante et souhaitons poursuivre la consolidation de nos équipes. Il ne faut pas oublier que notre marque de fabrique est la cohésion de tous les talents pour un travail en équipe.

Nous restons cependant ouverts aux ­occasions qui se présentent pour poursuivre notre développement. ­Aujourd’hui, nous couvrons l’ensemble de nos objectifs et notre priorité est désormais de continuer à renforcer nos équipes et nos expertises dans les ­domaines de prédilection qui sont les nôtres. 

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