Mirakl, la révolution du e-commerce
Philippe Corrot, cofondateur de Mirakl, est un serial entrepreneur. Celui qui a monté la web agency Keyrus, le réseau d’accessoires de mode Maÿrev ou encore la place de marché spécialisée dans les vidéos SplitGames, est un spécialiste du commerce en général et du e-commerce en particulier. Passionné d’informatique, il met aujourd’hui ses talents au service des autres en tant qu’éditeur de logiciels. Mirakl développe des marketplaces pour ses clients : Carrefour, Leroy Merlin, Maisons du monde pour les français, Best Buy, Hewlett Packard Enterprise, Urban Outfitters ou encore Toyota Material Handling pour le reste du monde. En tout, la société créée en 2012 et devenue la quatorzième licorne française l’an dernier, compte plus de 300 références réparties dans 40 pays.
Technologie et savoir-faire métier
Le secret de sa réussite ? Mettre sur pied des plateformes de marché où tout est pensé pour servir les clients de ses clients, explique le CEO. "Il faut leur apporter le bon produit, à un juste tarif et avec la meilleure qualité de service possible." Avec le risque, sinon, qu’en un clic le consommateur ne parte vers la concurrence. Pour cela, il existe des outils. Si d’autres logiciels se développent, comme ceux de Izberg du Groupe Open, Wizaplace ou Ogustine MarketPlace, Mirakl reste leader sur son segment. Et permet à ses utilisateurs de se faire une place sur le grand marché qu’est internet où Amazon écrase les velléités de développement d’une bonne partie de ses adversaires.
Pour attirer et convaincre prospects et talents, Philippe Corrot, fils de commerçant, dispose de plusieurs cordes à son arc. D’abord son track record. En 2008, la Fnac rachète sa société SplitGames. L’entrepreneur intègre le groupe et se sert de sa start-up pour développer la marketplace du géant de la distribution. C’est en observant à la fois les succès d’Uber, d’Airbnb et, dans une moindre mesure, de la Fnac, ainsi que les échecs de concurrents qui tentaient de monter leurs propres plateformes que l’idée vient aux fondateurs Philippe Corrot et Adrien Nussenbaum de lancer leur propre solution logicielle de marketplaces. Un outil formidable "pour centraliser des données à moindre coût" et dont le "modèle repose sur la technologie et un savoir-faire métier", explique le CEO qui souhaite "révolutionner l’e-commerce". Pour ce faire, les deux hommes s’entourent des meilleurs. Si certains collaborateurs travaillaient déjà pour de grands groupes comme Amazon, "ils ont été séduits par le fait de développer des produits un peu partout dans le monde et sur des sujets différents".
Distinction française
Son succès des débuts ne se dément pas. Fin septembre 2021, Mirakl, qui avait décroché son statut de licorne en 2020, annonçait une valorisation de plus de 3,5 milliards de dollars, après une levée de fonds record de 555 millions. Sa croissance fait de la société l’une des plus belles réussites technologiques françaises, lui permettant de conserver pour la deuxième année consécutive sa place au sein de l’indice French Tech Next40 qui regroupe les 40 technos les plus prometteuses de l’Hexagone. À ce titre, elle bénéficie d’un accompagnement et se voit tresser des lauriers par Cédric O, secrétaire d’État chargé du Numérique, l’homme qui veille sur les start-up du pays et s’est fixé pour objectif de compter 25 licornes d’ici à 2025.
Mais il n’y a pas qu’en France que Mirakl est encensée. En 2020, l’entreprise intègre – aux côtés de sa compatriote Dawex – le classement des 100 pionniers technologiques du Forum économique mondial, lequel identifie les technologies qui façonneront le monde d’après. Emboîtant ainsi le pas à d’autres géants également distingués dans ce palmarès comme Airbnb ou Google.
Olivia Vignaud