La Chine n’aime pas le Bitcoin, vraiment pas
Les amateurs de Bitcoin doivent avoir le cœur bien accroché. L’euphorie du début d’année, alimentée en partie par l’enthousiasme et les tweets d’Elon Musk au sujet de la principale monnaie numérique, a du plomb dans l’aile. Voguant dans la zone des 60 000 dollars pendant quelques mois, le Bitcoin a vu son prix chuter violemment depuis. Dernier coup de massue, la banque centrale chinoise (PBoC) vient de sommer les plus grandes banques nationales de mettre fin à tout projet consacré au Bitcoin. De la même manière, tout minage est désormais strictement interdit et les services de paiement, comme Alipay, doivent se conformer aux directives visant à limiter les risques de fraude. Le gouvernement chinois, qui n’en est pas à sa première salve, mène une guerre sans merci contre l’utilisation et le déploiement des monnaies virtuelles sur son territoire.
Une tendance inéluctable
Pendant ce temps, d’autres acteurs de la sphère financière internationale développent des projets et des produits facilitant l’investissement dans les actifs numériques, à l’instar de BBVA Suisse qui vient de lancer un service de trading sur le Bitcoin pour ses clients de banque privée. Les cryptomonnaies sont précisément en passe de devenir une nouvelle classe d’actifs et des investissements massifs dans les startup du secteur ne cessent de progresser.
En réalité, le mouvement est en marche, tout est question de contrôle. La Banque européenne d’investissement ne s’y est pas trompée, avec son émission obligataire sur la blockchain Ethereum, en partenariat avec la Banque de France, qui conduit un projet de monnaie numérique.
Dans la même veine, la Banque populaire de Chine a déjà développé et commencé à tester un yuan numérique devant progressivement remplacer une partie des espèces en circulation et faciliter les paiements sans contact. Le dispositif vise également à ne pas laisser le système existant entre les mains d’entreprises privées. En effet, le marché chinois de paiement numérique est aujourd’hui dominé par Alipay d’un côté, géré par Ant Group, filiale d’Alibaba, et WeChat Pay de l’autre, détenu par le géant Tencent.