Certaines entreprises ont vu leur croissance de 2019 fondre l’année suivante. Pour le concepteur franco-italien de semi-conducteurs, c’est l’inverse. Et l’avenir semble prometteur.

Lorsque la crise sanitaire a commencé à faire parler d’elle début 2020, les 46 000 collaborateurs de STMicroelectronics ont forcément tremblé. Le spécialiste des semi-conducteurs sortait déjà d’une année difficile. De fait, sur fond de ralentissement du marché automobile et de guerre commerciale sino-américaine, le chiffre d’affaires du groupe a connu, en 2019, un recul de 1,1 %.

Déjouer les pronostics

Et pourtant, de manière inattendue, la multinationale a déjoué les pronostics. Lors de la présentation des résultats de 2020, STMicroelectronics a annoncé une croissance annuelle du chiffre d’affaires qui atteint désormais 10,22 milliards de dollars, soit une hausse de 6 % ainsi, qu’un résultat net de 1,1 milliard de dollars.

Si, en début d’année, le groupe a subi le confinement de plein fouet, la reprise estivale s’est avérée assez solide pour dépasser les objectifs. Beaucoup d’équipementiers, d’industriels et de constructeurs automobiles n’avaient pas anticipé une telle croissance et se sont trouvés à court de semi-conducteurs. Ce qui a permis au franco-italien (né en 1987 de la fusion de Thomson Semiconducteurs et de Società Generale Semiconduttori) de reprendre du poil de la bête. Et tous les indicateurs le montrent, il ne s’agit pas d’un feu de paille.

Cap sur le futur

"Réindustrialisation", "croissance verte", "nouveau monde du travail", "commerce en ligne": portés par les plans de relance et le changement de comportement des consommateurs, ces nouveaux concepts semblent bien partis pour monter en puissance dans les années à venir. Une aubaine pour une société qui est positionné sur la production de composants incontournables pour moderniser les usines, fabriquer les véhicules à hydrogène, les smartphones, les tablettes, les ordinateurs mais aussi les capteurs et autres objets connectés. Comme l’analyse le PDG Jean-Marc Chéry dans Le Figaro, "la mobilité doit être plus intelligente et plus respectueuse de l’environnement, l’industrie veut continuer à croître et à moins consommer d’énergie. Pour atteindre ces objectifs, il faut de l’électronique embarquée."

Le groupe occupe une place de choix pour bâtir le monde d'après

En somme, STMicroelectronics occupe une place de choix pour bâtir le monde d’après. Le groupe est déjà à pied d’œuvre et s’échine à inventer les habitudes de demain dans ses laboratoires, notamment situés dans son fief grenoblois. Capteurs d’images, composants qui analysent les mouvements, microcontrôleurs pour les paiements sans fil devraient continuer à s’améliorer et à inonder tous les continents. Pour profiter de la conjoncture, l’état-major de la société a annoncé investir entre 1,8 et 2 milliards de dollars "afin de soutenir la forte demande du marché et soutenir nos activités stratégiques". Une somme colossale pour un développement qui devrait être quasi uniquement organique et passer, notamment, par l’agrandissement et la modernisation de sites de production.

Pour ne pas chambouler une équipe qui gagne, le conseil de surveillance a, cette année, renouvelé de trois ans le mandat de Jean-Marc Chéry qui vise un CA de 12 milliards de dollars à l’horizon 2023.

Lucas Jakubowicz

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