Suez s’apprête à céder ses actifs australiens à Cleanaway
Le constructeur français a décidé de revendre ses actifs dédiés au recyclage dans ce pays, soit près de 70 % de ses infrastructures liées à ce domaine à l’australien Cleanaway. Pour ce spécialiste de la gestion et de la transformation des déchets, les usines tricolores sont des atouts qui peuvent lui permettre de décupler ses capacités.
Les grandes lignes de l’opération toutes tracées
L'acquisition de ces actifs de Suez pour 1,63 milliard d’euros se traduirait par un multiple d’Ebitda de 12,9 ou par un multiple d’EBE normalisé de 11,7. Les activités australiennes réalisent un chiffre d’affaires annuel de 1,5 milliard de dollars australiens couvrant près de 18 % d'un marché dont Cleanaway est le leader.
Un accord remis en question par Veolia
Veolia, outré par cette proposition de cession alors qu'il est en phase de négociations avec Suez dans le but de fusionner les deux entités qui en ferait un mastodonte mondial et tricolore des services environnementaux. Toutefois, les deux concurrents n’ont pas encore trouvé de terrain d’entente définitif quant à la valeur d’acquisition de Suez.
Dans l’attente d’un accord, ce dernier propose une cession de ses actifs asutraliens à Cleanaway afin de faire basculer les négociations en sa faveur. Effective le 21 avril, cette acquisition pourrait être annulée, si et seulement si, d’autres entreprises telles que Veolia acquièrent la totalité de Suez pour au moins 22,5 euros par action. Cependant, en cas de rupture des négociations, le seuil initialement proposé par Veolia serait ramené au-dessus des 18 euros par action. Enfin, si les deux groupes français ne s’accordent pas sur la valorisation des actions, Cleanaway rachèterait l’ensemble des centres d’enfouissement et stations de transfert en Australie de Suez
Veolia qui possède déjà une participation effective de 29,9 % dans le groupe peut toujours revoir à la hausse son offre d’achat. Ainsi, il suffirait de peu pour que l’équilibre des forces bascule. Avec la ligne rouge imposée par Suez, il reste moins d’un mois aux deux entreprises pour parvenir à une entente.
Emeric Camuset