Pour le FMI "il faut continuer à apporter un soutien public à l'activité"
Alors que les effets de la pandémie de Covid-19 sur l'économie mondiale ne cessent de s'aggraver, les économistes et les gouvernements actualisent les uns après les autres leurs perspectives de croissance. Lundi 2 novembre, le Fonds monétaire international (FMI) dévoilait ses chiffres pour la France. L'institution de Washington estime que l'activité devrait reculer d'environ 10 % pour l'ensemble de l'année 2020. Elle revoit à la baisse ses perspectives de reprise partielle, qui serait de l'ordre de 5 %-6 % en 2021, même si celle-ci "dépendra de l'évolution de la pandémie et des mesures d'endiguement associées".
La question des déficits publics
Alors la France doit-elle s'inquiéter du creusement de sa dette, inéluctable au regard de la situation ? "La réduction du déficit ne doit pas être une source de préoccupation tant que la crise persiste", estime Jeffrey Franks, directeur du bureau européen, qui s'exprimait à l'occasion de la présentation des résultats de l'étude. D'où son aval face aux mesures de soutien à l'économie mises en place par la France dès mars et renforcées dans la cadre du deuxième confinement. "Il faut continuer à apporter un soutien public à l'activité", martèle-t-il. Le FMI insiste dans son document sur ce point : "Il est légitime de continuer de fournir un appui budgétaire fort et souple."
Jeffrey Franks félicite même le gouvernement pour son action. "Soyons clairs : le 'quoi qu'il en coûte' du président de la République est la bonne décision, ajoute-t-il. La réponse à la crise a été appropriée et la riposte, rapide et souple". Ce qui "a permis de contenir une hausse du chômage." Cette aide est facilitée par la politique monétaire accommodante de la Banque centrale européenne (BCE) qui permet d'augmenter les déficits publics et ainsi rendre la dette soutenable.
Les principes du FMI ont bien évolué depuis la crise de 2009 lors de laquelle l'institution avait été ferme sur la question de l'austérité budgétaire, notamment face à la Grèce. Laissant ainsi du jeu aux pays, même si la question de la dette reviendra indéniablement sur le devant de la scène à un moment ou à un autre.
OV