Les femmes de la finance esquissent le monde d’après
Il aura fallu en passer par là. Alors que la planète se confinait peu à peu pour tenter d’endiguer la propagation du Covid-19, les appels à transformer notre modèle se multipliaient. « Pas de retour à l’anormal » scandaient les uns, « Inventons le monde d’après », rêvaient les autres.
Et chacun d’appeler de ses voeux un monde plus juste, plus social ou plus éthique. C’est dans ce bouillonnement d’idées que nous avons proposé à des femmes exerçant dans la finance au sens le plus large du terme de nous livrer leurs visions de la société et des bouleversements induits par la crise sanitaire et économique. Surtout, elles ont partagé leurs convictions quant aux mesures nécessaires pour que ce fameux monde d’après puisse émerger. À les écouter, il n’y aura pas de fracture, pas de rupture nette entre hier et demain.
La crise peut et doit concourir à accélérer la transformation du modèle français
Est-ce à dire que rien ne changera ? Faut-il y voir une sorte de pessimisme, de déterminisme accablant ? Loin de là ! Pour nos interviewées, qu’elles soient gérante d’actifs, gestionnaire de patrimoine ou membre d’une institution nationale, la réflexion et la remise en question qu’a suscité la crise peut et doit concourir à accélérer la transformation du modèle français. Sans forcément faire table rase du passé, des évolutions aux effets rapides sont possibles.
Transcendant les idées politiques et les sensibilités de chacune, ce sont l’éthique, la transparence, le climat ou encore la solidarité qui sont mis en avant. Et, derrière les grands mots, Virginie Chapron-du Jeu (CDC), Géraldine Métifeux (Alter Egale), Aude Plus-Valard (Aramis Finance) et Alice Lhabouz (Trecento AM) ont avancé des solutions concrètes qui pourraient être mises en oeuvre à différentes échelles. Les petits ruisseaux font les grandes rivières.
- Entretien avec Entretien avec Géraldine Métifeux, fondatrice associée, Alter Égale
- Entretien avec Aude Plus-Valard, associé fondateur, Aramis Finance
- Entretien avec Alice Lhabouz, présidente, Trecento Asset Management
Sybille Vié