Alison Brittain, l’investissement vert

En 2020, sur les cent patrons que compte l’indice phare londonien, le FTSE, cinq étaient des femmes. Parmi elles : la britannique Alison Brittain. Depuis sa nomination en 2016 à la tête de Whitbread, spécialiste de l’hôtellerie bon marché et des cafés, cette cinquantenaire n’a pas chômé. En 2018, poussée par des actionnaires activistes – qui défendaient une scission du groupe afin que chaque entité puisse voler de ses propres ailes de manière à créer davantage de valeur – elle cède la chaîne Costa Coffee à Coca-Cola. Dans la poche de Whitbread : un chèque de 3,9 milliards de livres. Soit une belle plus-value pour cette branche achetée en 1995 pour 19 millions de livres. 

Banquière 

En matière de chiffres, Alison Brittain s’y connaît, elle qui déroula sa carrière dans le monde bancaire. Après des études de commerce à l’université de Stirling, celle qui grandit dans le Derbyshire et qui est aussi titulaire d’un MBA de l’école de commerce de l’université de Cambridge intègre Barclays. Elle y passera 19 ans. En 2007, elle rejoint Santander UK puis, quatre ans plus tard, intègre la Lloyds, où elle prendra la tête de la division retail. Elle y procéda à la révision des systèmes après un scandale de ventes abusives de produits. Son nom a notamment circulé pour prendre la tête de la RBS. 

Le sens du client 

Si elle n’est pas issue du monde de l’hôtellerie ou de la restauration, Alison Brittain est connue pour avoir le sens du client. Lors de sa nomination, Richard Baker, président du groupe déclarait  "être ravi d’avoir trouvé une personne de (sa) trempe." Saluant sa "capacité naturelle à inspirer et à motiver de grandes équipes en contact avec les clients" et "son expérience avérée dans les services numériques". À l’époque, bien que surpris par ce choix, certains commentateurs avaient néanmoins précisé que cette très bonne communicante engagée vis-à-vis des actionnaires étaient un bon choix. 

Une dirigeante engagée 

La dirigeante n’aura pas attendu longtemps pour mettre en place de nouveau objectifs, que ce soit en matière de respect de l’environnement ou des personnes. Un premier plan nommé "Force for good". Aujourd’hui, Whitbread, groupe qui possède notamment Premier Inn, Beefeater, Table Table et Thyme, affiche déjà de belles performances sur le volet RSE. Ainsi 180 sites de Premier Inn sont-ils munis de panneaux solaires et tous ses lieux détenus en propre sont alimentés par des énergies à 100 % renouvelables. L’entreprise s’est également engagée à supprimer le plastique à usage unique inutile de toutes ses activités d’ici à 2025. Côté collaborateurs, la lutte est engagée afin de faire barrage aux discriminations, en prônant une meilleure inclusion ainsi qu’une meilleure formation des équipes. Et des collaborateurs heureux et performants sont des fondations solides pour faire tourner une entreprise. 

Olivia Vignaud