Budget : l’exécutif revoit sa copie après l’allocution présidentielle
Après l’allocution du président de la République du 13 avril, Bercy savait qu’il allait devoir revoir sa copie. Car, si la grande majorité des Français guettaient l’annonce éventuelle de la date de sortie du confinement, cette information était également particulièrement attendue par les chefs d’entreprise et le milieu des affaires. En effet, la sortie du confinement constitue la condition nécessaire – mais pas suffisante – à la reprise de l’activité économique. Une donnée clé qui n’échappe pas au Président qui a assorti la prolongation du confinement de nouvelles mesures d’aide. Pour les financer, le plan d’urgence devrait ainsi finalement se chiffrer à 110 milliards d’euros selon Gérald Darmanin, soit 10 milliards d’euros de plus que les prévisions de la semaine dernière. Et, il s’agit là d’un montant encore provisoire. « Si à un moment donné, il faut faire davantage, nous ferons davantage », confirmait Bruno Le Maire, selon des propos repris par Les Échos.
Un déficit à 9 % du PIB
Alors que le gouvernement venait de rendre publiques les grandes lignes de son projet de loi de Finances rectificative la semaine dernière, il s’est rapidement remis au travail pour le réajuster en prenant en compte les déclarations présidentielles d’hier. En effet, les précédentes annonces avaient été calculées sur la base d’un confinement d’une durée de six semaines. Ainsi, ce n’est plus un recul de l’activité économique de 6 % comme annoncé jeudi dernier mais bien de 8 % qui est attendu cette année. De même, le déficit devrait atteindre 9 % du PIB (contre 7,6 % initialement prévu) et la dette 115 % du PIB (contre 112 % affiché dernièrement). Ces chiffres ont été confirmés par les ministres des Comptes publics et de l’Économie et des Finances ce matin. Autres détails, le chômage partiel est dorénavant évalué à 24 milliards d’euros et le fonds de solidarité pour les indépendants à 7 milliards d’euros.
Annulations de charges pour l’hôtellerie et la restauration
Les deux ministres de Bercy ont également apporté quelques précisions quant au sort des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration dont, selon les vœux du Président, les établissements resteront clos au-delà du 11 mai. Dans ce contexte, alors que leurs fermetures ont été imposées par les pouvoirs publics réduisant ainsi à néant leurs chiffres d’affaires, Gérald Darmanin et Bruno Le Maire ont ouvert la voie à une annulation de charges – et non plus un simple report comme cela était prévu jusqu’ici. D’autres secteurs d’activité pourraient également être concernées à terme.
S.V.