Banques : des distributions de dividendes sous pression
L’appel est unanime. À écouter les politiques autant que les superviseurs européens, la modération semble le mot d’ordre. Pour eux, les banques devraient reporter, ou au moins limiter, le versement de leur dividende au regard des circonstances actuelles. Le raisonnement est simple. Pour traverser la crise économique dans laquelle le continent a déjà plongé, les banques vont avoir besoin de tous les fonds propres disponibles pour accompagner au mieux les entreprises dans cette phase critique. C’est d’ailleurs dans cette idée que la BCE a consenti à assouplir les exigences de fonds propres des établissements de crédit. Cet allègement prudentiel doit permettre, selon des propos de la BCE rapportés par l’Agefi de " financer l’économie et d’absorber les pertes possibles, pas d’augmenter les rémunérations de dividendes ou les achats d’actions ". Même son de cloche du côté du gouvernement français. Bruno Le Maire a par ailleurs demandé aux entreprise de tous les secteurs de faire preuve « de la plus grande modération » sur les dividendes et, pour montrer sa bonne foi, n’a pas hésité à demander aux sociétés dont l’État est actionnaire de s’abstenir de tout versement.
De son côté, la Fédération bancaire de l’Union européenne (FBE) a adressé une lettre au président du conseil de surveillance de la BCE. La FBE tient à rappeler que les institutions financières européennes prennent bien entendu en compte les circonstances actuelles et privilégieront la solvabilité pour financer l’économie. Il n’en demeure pas moins qu’aucune réponse commune des banques n’a émergé pour le moment. Si certaines ont annoncé payer leur dividende 2020 en une seule fois en 2021 comme l’espagnole Santander, d’autres ont renoncé tout bonnement à un versement à l’image d’Islandsbanki.