Coronavirus : le FMI et ses 1 000 milliards de dollars de financement
Le Fonds monétaire international (FMI) se tient prêt à dégainer 1 000 milliards de dollars de capacité de financement s’il le faut pour prêter main forte aux 189 États membres. C’est ce que déclare lundi 16 mars Kristalina Georgieva, directrice générale de l’institution, dans un billet publié en ligne. Actuellement, 40 pays bénéficient d’une facilité – effective ou de précaution – pour montant total de 200 milliards. En quelques jours, vingt État supplémentaires sont venus frapper à la porte du FMI.
Avant même d’évoquer sa force de frappe, l’institution internationale revient dans son communiqué sur l’intervention des gouvernements. Priorité doit être donnée aux dépenses de santé ainsi qu’au soutien des personnes et entreprises les plus en difficultés, que ce soit par des congés maladie payés ou des allégements fiscaux ciblés.
Beaucoup reste à faire
La directrice générale rappelle que, lors de la dernière crise, le stimulus fiscal mis en place par les États du G20 a représenté en 2009 2 % du PIB, soit l’équivalent de 900 milliards de dollars d’aujourd’hui. Ces derniers jours, un certain nombre de pays ont annoncé des mesures mais pas de plan coordonné massif. « Il y a donc encore beaucoup de travail », commente-t-elle.
Les banques centrales jouent un rôle déterminant. Elles agissent déjà dans les économies développées. Dans les pays émergents et en développement des décisions vont être nécessaires afin de contrebalancer les impacts du Covid-19. La semaine dernière, le FMI révélait que près de 42 milliards de dollars avaient été retirés des marchés émergents depuis le début de la crise, soit le plus gros montant jamais enregistré.
Dernier point : la réponse réglementaire. Les normes se sont multipliées dans le sillage de la crise de Lehman Brothers pour consolider le secteur financier. Ces changements, conduits pendant près de dix ans, se révéleront-ils efficaces ? En tout cas, la mission des régulateurs consiste à trouver le juste équilibre entre la préservation de la stabilité financière, le maintien de la solidité du secteur bancaire et le soutien à l’activité économique.
Coordination
« Nos réponses à cette crise ne seront pas le fruit d’une seule méthode, d’une seule région ou d’un seul pays pris isolément. Ce n’est que par le partage, la coordination et la coopération que nous pourrons stabiliser l’économie mondiale », conclut le FMI.
La grande question consiste à savoir si le choc est temporaire ou non. Les premiers scénarios se dessinent mais les analystes attendent encore des éléments déterminants pour les affiner : quelles seront les réponses financières des gouvernements européens ? Les mesures de protection et de confinement des pays porteront-elles leurs fruits ? L’Italie est un baromètre scruté de toutes parts.
Olivia Vignaud