Coronavirus : le dispositif de Bercy
Quelle que soit l’ampleur que prendra l’épidémie de Coronavirus, l’économie mondiale n’échappera pas à un coup de froid. Alors que l’OCDE tablait sur une croissance de 2,9 % en novembre, l’organisation ne s’attend plus qu’à une progression de 2,4 % pour 2020. La France ne sera pas épargnée avec une hausse du PIB estimé à 0,9 %, soit 0,3 point de moins que prévu. Le gouvernement dispose de plusieurs leviers pour limiter la casse. Bercy prend différentes mesures d’accompagnement mobilisables, au cas par cas, par les entreprises. Vendredi, le ministre Bruno Le Maire a même certifié que les États de la zone euro étaient prêts à prendre « toutes les décisions nécessaires pour soutenir l’économie ».
Côté français, les professionnels peuvent contacter leur organisme de recouvrement pour expliquer leurs difficultés et demander un report de paiement de leurs cotisations fiscales (Urssaf, impôts) et sociales. Une disposition qui avait été mise en place lors de la crise des gilets jaunes. Le cas échéant, vient s’ajouter un plan d’étalement de créances avec l’appui de l’État et de la Banque de France. Par ailleurs, Bpifrance se portera garante de tous les prêts de trésorerie dont les entreprises auraient besoin à cause de l’épidémie. Ces dernières peuvent également obtenir une prise en charge du chômage partiel de leurs salariés.
Solidarité
Outre le soutien économique direct, le gouvernement n’appliquera pas de pénalités de retard pour les marchés publics, le Coronavirus étant considéré comme « un cas de force majeur ». « J’écrirai aux PME pour les informer » de cette décision, précise Bruno Le Maire, qui demande aux grands donneurs d’ordre de faire preuve de solidarité vis-à-vis de leurs fournisseurs et sous-traitants lorsqu’ils ont du mal à s’approvisionner et à respecter les délais de livraison.
Bercy n’oublie pas la question de la diversification des sources d’approvisionnement, tant sur le court que le long terme. À échéance réduite, le ministère prévoit l’accélération des procédures d’agrément dans certaines filières, en particulier dans les secteurs de la construction et de la chimie, tout en respectant les normes sociales, environnementales et européennes. Pour l’avenir, une réflexion est lancée sur la sécurisation des approvisionnements pour les filières stratégiques, telles que l’automobile, « afin de les faire gagner en indépendance » et de garantir la souveraineté économique du pays.
Bercy n’est pas seul dans le combat pour limiter les impacts du Coronavirus sur les entreprises. Le ministère du Travail édite une note sous forme de questions-réponses où il détaille toutes les mesures que peuvent et doivent prendre les sociétés ainsi que leurs salariés. Le tout sans compter les actions du ministère de la Santé, qui reste en première ligne dans la gestion de cette crise.