Oublié le simple fabricant de PC, désormais Dell se rêve en groupe informatique intégré.
Michael Dell, la métamorphose
Il incarne le parfait self-mademan à l’américaine. Il faut dire que Michael Dell a de quoi être fi er du chemin parcouru. L’empire du secteur informatique auquel il a donné son nom n’a plus grand-chose à voir avec l’entreprise qu’il avait fondée, encore étudiant, avec seulement 1 000 dollars en poche. Celui qui n’avait pas hésité à commander puis démonter intégralement un ordinateur Apple II pour en comprendre le fonctionnement a eu une idée de génie : se passer des intermédiaires. Ce sera le mantra de Dell : vendre des PC, assemblés exclusivement à la demande, directement aux utilisateurs. Une méthode qui permet de s’épargner la gestion de stocks tout en proposant des composants technologiques toujours à la pointe. Le succès est immédiat : Dell voit son cours de Bourse multiplié par 500 entre 1996 et 2000. Depuis, la stratégie est simple : grossir pour gagner des parts de marché. Oublié le simple fabricant de PC, désormais Dell se rêve en groupe informatique intégré. Pour cela, il multiplie les rachats : après Compellent, Ocarina Networks ou Credant Technologies, c’est sur ECM, numéro 1 mondial du stockage de données, qu’il jette son dévolu en 2015. L’objectif ? Équilibrer son chiffre d’affaires désormais réparti à parts égales entre la vente de PC et les équipements d’infra. Conclue pour 67 milliards de dollars, l’opération constitue par ailleurs la plus importante acquisition de l’histoire du secteur de l’IT. Ce qui ne gâche rien.