John Elkann, plus qu'un héritier

Janvier 2003. Le monde apprend la mort de Gianni Agnelli, l’emblématique patron de Fiat. Pour lui succéder, l’Avvocato a désigné son petit-fils, John Elkann. Alors âgé de 21 ans celui-ci a pour lui un parcours sans faute dans les meilleures écoles, l’allure de dandy de son grand-père et, dit-on, son sens des affaires. D’abord dissimulé derrière une nature discrète, celui-ci va se révéler lors des crises qui secoueront l’entreprise au point de la placer, un temps, au bord de la faillite. En 2004, sa rencontre avec Sergio Marchionne qui deviendraadministrateur délégué du groupe, va inverser la tendance et placer Fiat sur la voie du redressement. Fusion du groupe avec Chrysler, entrée en Bourse de Ferrari puis cession d’actifs pesant sur les résultats – d’abord La Stampa puis l’équipementier Magneti Marelli… – permettront au jeune dirigeant de décupler la capitalisation de Fiat dont la valeur atteint aujourd’hui 17,5 milliards d’euros et, en mai dernier, de créer l’événement, en lançant une offre de rachat sur Renault avant de la retirer brutalement quelques semaines plus tard, suite aux interventions répétées de Bercy. Affaire classée ? Pas sûr. À en croire une rumeur persistante, les discussions pourraient reprendre et aboutir à une fusion historique. Si c’était le cas, elles propulseraient John Elkann à la tête du troisième constructeur automobile mondial.