G. Etcheberrigaray (Invest AM) : "Nos portefeuilles sont assez défensifs, dans une approche de fin de cycle"
Décideurs. Invest AM s’appuie sur une gamme de fonds resserrée. Quelles stratégies mettez-vous en œuvre sur ces fonds ?
Gilles Etcheberrigaray. Nous adaptons la gestion de nos fonds aux risques que l’on perçoit sur les marchés. Ce sont des véhicules diversifiés, investis sur différentes classes d’actifs. Nous mettons en œuvre une allocation d’actifs globale, adaptée à la grande majorité des besoins de placements de nos clients privés. Nous sommes de véritables experts de l’analyse macroéconomique. Nous appliquons un processus de gestion purement top-down fondé sur une analyse détaillée de la macro-économie mondiale. Notre gestion intervient sur toutes les zones géographiques, toutes les classes d’actifs, tous les secteurs et toutes les devises avec pour objectif de déceler les meilleures opportunités d’investissement offertes par les marchés mondiaux. Quel que soit le degré de risque du fonds, nous appliquons la même approche. Outre la gestion d’OPCVM, Invest AM propose un service conseil en allocation d’actifs à destination des familly offices ainsi qu’une offre en gestion pilotée et en gestion sous mandat.
Comment sont prises les décisions d’investissement ?
Invest AM est composé de quatre professionnels des marchés financiers. Nous suivons de près l’actualité des marchés et les interactions entre ces mêmes marchés. Pour ne pas avoir une vue simplement franco-française, nous réalisons un grand nombre de déplacements et de rendez-vous avec des analystes et investisseurs à l’étranger. Nous enrichissons également nos connaissances par de la recherche macro-économique indépendante. Nos modèles développés en interne nous permettent de suivre environ 300 variables macroéconomiques. On veut que le risque soit bien rémunéré. Notre analyse macroéconomique et financière est complétée par une approche comportementale. Nous sommes en effet attentifs aux comportements des marchés. Toute la matière grise est mise au service de l’asset allocation. Nos portefeuilles sont diversifiés, réellement globaux.
"Nous appliquons un processus de gestion purement top-down"
Comment est géré votre flagship, Invest Latitude Monde ?
Grâce à la diversification, nos portefeuilles ont vocation à se montrer résistants lorsque les marchés financiers connaissent des phases plus difficiles. L’idée est d’allier performance et robustesse. Actuellement, nos investissements obligataires en zone euro demeurent marginaux. Nous avons un peu d’obligations norvégiennes. Nos positions sont surtout centrées sur les obligations américaines et émergentes, en sachant que nous gérons aussi le risque de change.
Et concernant votre poche actions ?
Là aussi, nous privilégions actuellement les actions américaines et émergentes. Nous sommes aussi positionnés sur les actions de sociétés minières aurifères. Investissement que nous avons significativement renforcés en octobre 2019. Globalement, nos portefeuilles sont assez défensifs, dans une approche de fin de cycle.
2019 fut meilleure qu’attendue pour les marchés financiers. Quelles sont vos anticipations pour 2020 ?
En 2019, la FED a baissé ses taux en début d’année et a réinjecté des liquidités supplémentaires. Cette inclinaison de la politique de la banque centrale américaine a été incontestablement le tournant de l’année. Never fight the FED ! La véritable question est désormais de savoir ce qui se passera lorsque celle-ci stoppera sa politique expansionniste. La crise au Moyen-Orient a pour l’instant peu d’impact. Quant aux conséquences du coronavirus, elles sont aujourd’hui difficilement quantifiables. La propagation du virus fera-t-elle ralentir la consommation des ménages en Chine et plus globalement en Asie ? La consommation demeure l’un des moteurs de l’économie mondiale. Personne n’a intérêt à ce que la machine s’enraye.