J.D. Bachot (Fidelity International) : "L’Investissement durable n’est plus une option"
Décideurs. La gouvernance de Fidelity a connu quelques changements récents. Qui en sont les nouveaux visages ?
Jean-Denis Bachot. La gouvernance a effectivement évolué. Anne Richards est la nouvelle Chief executive officer (CEO) de Fidelity International. Passée notamment chez M&G Investments, elle a été directement recrutée par notre chairman, Abigail Johnson. Pour renforcer notre positionnement sur les investissements en multi-assets et en real estate, Fidelity a recruté plus récemment Andrew McCaffery comme Global Chief Investment Officer, Alternatives and Solutions. Ces différents profils mettent en lumière le caractère international et multiculturel de nos équipes. En recrutant des profils plus éclectiques, Fidelity est plus que jamais proche du terrain, de ses clients et de leurs problématiques.
Cette nouvelle gouvernance amène-t-elle des changements sur votre offre ?
Fidelity tire sa force de la puissance de sa recherche et capacité d’analyse sur les différentes classes d’actifs. Il est vrai que notre expertise est historiquement centrée sur les marchés actions. Mais nous avions besoin de faire évoluer cette offre, afin de répondre aux besoins de nos clients. Nous avons ainsi renforcé notre gamme de fonds thématiques et allons poursuivre dans cet axe. La génération de rendement est également un volet particulièrement important, dans un environnement de taux faibles, dans lequel nous devons accompagner nos clients vers des placements à faible niveau de risque et génération de rendement futur via des solutions multi assets et obligataires.
"Nous avons ainsi renforcé notre gamme de fonds thématiques"
Vous avez notamment lancé le fonds Fidelity Sustainable Water & Waste Fund. Est-ce le symbole du renouveau de votre gamme ?
Oui. Si la partie « eau » fait régulièrement l’objet de focus de la part des gérants, la partie « déchet » représente une véritable innovation. Ce fonds comptait 20 millions d’euros d’actifs lors de son lancement en octobre 2018. A l’heure actuelle, les actifs sous gestion s’élèvent désormais à plus d’1 milliard d’euros. Cela démontre que lorsque l’on aligne, la qualité des gérants, le track record avec un thème novateur et de long terme pour les investisseurs, l’intérêt est au rendez-vous. Notre approche internationale est un atout pour Fidelity. Nous avons, en effet, la capacité d’investir en Europe, aux Etats-Unis, mais aussi en Asie ou au Japon avec la même profondeur d’analyse.
En 2019, vous avez lancé la gamme de fonds The Sustainable Family reposant sur l’investissement durable et construite autour des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Comment avez-vous mis en place cette nouvelle offre ?
Le lancement de cette gamme de fonds, c’est un peu la partie visible de l’iceberg, dont la partie émergée constitue l’ADN de Fidelity, sa recherche. Nous avons beaucoup investi de ressources sur le sujet, et plutôt que d’avoir uniquement une équipe d’analystes dédiée ESG, nous avons préféré embarquer les 180 analystes de la maison sur ces questions, accompagnés par des analystes ESG très spécialisés. Nos équipes ont mis un place un rating propriétaire ESG reposant sur une méthodologie très pointue. Celle-ci se focalise sur 99 sous-secteurs, sur lesquels nous avons défini des questions spécifiques posées aux émetteurs sur lesquels nous souhaitons investir. Nous couvrons déjà plus de 3000 émetteurs à l’international sur ces questions extra financières avec une approche où nous cherchons à anticiper la trajectoire de l’entreprise en termes ESG. Nous allons continuer à investir pour disposer des outils les plus performants. L’Investissement durable n’est plus une option, et d’un simple point de vue de gestion responsable et de gestion des risques, on ne peut faire abstraction des critères extra financiers.